(Washington) Le département d’État américain a annoncé vendredi qu’il faciliterait les contacts entre responsables américains et représentants taïwanais, bravant ainsi les pressions chinoises en pleine période de tensions entre les deux superpuissances.

Les États-Unis continueront de reconnaître en Pékin le gouvernement légitime chinois, comme c’est le cas depuis 1979, mais devraient en finir avec les règles alambiquées restreignant les contacts avec Taipei.

« Ces nouvelles règles assouplissent les directives en matière de contacts avec Taïwan, en adéquation avec nos relations officieuses », a indiqué Ned Price, le porte-parole du département d’État.

« Une force pour le bien », dit Washington

La décision « souligne le fait que Taïwan est une démocratie vivante et un partenaire sécuritaire et économique important, qui est aussi une force pour le bien dans la communauté internationale », a-t-il dit.

Cette mesure de l’administration du président Joe Biden formalise le soutien américain de plus en plus ostensible à Taïwan, et se conforme à une loi qui exigeait un réexamen des directives en la matière.

L’ancien secrétaire d’État, Mike Pompeo, critique acerbe de Pékin, avait annulé en janvier toutes les restrictions imposées au fil des ans aux responsables américains dans leurs contacts avec le territoire insulaire, une décision saluée par les défenseurs de Taipei, mais qui avait engendré de la confusion, étant donné que M. Pompeo n’avait pas précisé comment les anciennes consignes seraient remplacées.

Dans une manœuvre présageant de la nouvelle position américaine, l’administration Biden avait le mois dernier laissé son ambassadeur aux Îles Palaos accompagner le président de cet archipel du Pacifique lors d’une visite à Taïwan.

Les Palaos figurent parmi les quelques pays qui continuent de reconnaître Taipei et non Pékin.

Taïwan, qui jouit d’un système démocratique, vit sous la constante menace de la Chine qui considère ce territoire comme une province rebelle appelée à rentrer un jour dans son giron, et par la force si nécessaire.

Taïwan a rapporté des intrusions de plus en plus nombreuses d’avions chinois dans sa zone aérienne de défense. Une loi américaine oblige les États-Unis à aider Taïwan à se défendre en cas de conflit.