(Colombo) Le Sri Lanka a demandé à Amazon de retirer de son site les bikinis et paillassons qui reproduisent le lion de son drapeau national, ont indiqué les autorités samedi, deux jours après avoir protesté contre ces produits fabriqués en Chine.

Le pays est très sensible à ce qu’il perçoit comme une utilisation inappropriée de son drapeau et des symboles bouddhistes.

Le Sri Lanka précise qu’il a transmis une protestation formelle au géant de la distribution en ligne et demandé aux autorités chinoises de s’assurer que la fabrication et la vente de produits de ce type prendraient fin.

« La société qui vend ces produits sur Amazon s’est vue demander par une lettre de l’ambassade de cesser immédiatement de commercialiser les paillassons et tous produits se servant à tort du drapeau du Sri Lanka », a précisé l’ambassade du Sri Lanka en Chine dans un communiqué.

L’ambassade à Washington a précisé elle aussi s’être emparée de la question, avec une plainte auprès du gouvernement américain contre ce qu’elle présente comme une « violation de la propriété intellectuelle » du Sri Lanka.

Cependant, deux jours après l’intervention du Sri Lanka, des dizaines de commerçants offraient toujours à la vente les articles s’inspirant de son drapeau.

Plusieurs vendeurs chinois sur Amazon proposaient le paillasson à des prix allant de 10 à 24 dollars et la culotte de bikini à des prix s’étendant de 9,20 à 17,30 dollars.

« C’est la façon dont les Chinois voient le Sri Lanka », a commenté un utilisateur sri-lankais de Facebook.  

Un autre a laissé entendre que le paillasson constituait un avertissement sur l’allure que pourraient prendre les futures relations du Sri Lanka avec la Chine, vu l’énorme dette les liant : « peut-être que c’est le signe (de la façon) dont ils nous traiteront lorsque nous échouerons à rembourser ».

Si nous échouons, c’est sûr qu’ils « imprimeront notre drapeau sur le papier-toilette » a commenté un troisième, également sur Facebook.

En 2010, le Sri Lanka avait empêché la star américaine du rap Akon de visiter le pays à la suite d’une de ses vidéos, dans laquelle une femme dansait en tenue légère en face d’une statue de Boudha. Et en 2002 la Cour suprême du pays avait ordonné à la police et aux douanes de saisir un CD de la musique d’ambiance du Buddha Bar.

Il y a deux ans, une musulmane avait même été arrêtée pour avoir porté une robe imprimée avec un motif de gouvernail marin, que la police avait confondue avec la roue de chariot du Dharmachakra, important symbole bouddhiste.