(Bangkok) La Thaïlande a soudainement retardé le lancement de sa campagne de vaccination avec l’AstraZeneca alors que ce vaccin fait l’objet de craintes liées à la formation de caillots de sang.

La campagne de vaccination avec l’Oxford/AstraZeneca devait débuter vendredi, le premier ministre Prayut Chan-O-Cha devant être le premier à recevoir ce produit sous l’œil des caméras.

Mais à 8 h 30 (20 h 30, HE jeudi), l’ancien Général à la tête du pays ne s’est pas présenté, l’évènement ayant été soudainement annulé. Il a été remplacé par une conférence de presse des autorités sanitaires.  

« L’administration de vaccins aux Thaïlandais doit être sûre, nous ne devons pas nous presser », a déclaré lors d’un point presse Piyasakol Sakolsatayadorn, conseiller auprès du comité national responsable de la campagne de vaccination contre la COVID-19 dans le pays.

« Bien que la qualité d’AstraZeneca soit bonne, certains pays ont demandé que (son utilisation) soit retardée » et « nous allons la retarder aussi », a-t-il ajouté.  

Cette décision intervient au lendemain de l’annonce par le Danemark, l’Islande et la Norvège de la suspension des injections du vaccin d’AstraZeneca contre la COVID-19 en invoquant le principe de « précaution ».  

L’Agence nationale danoise de la Santé, la première à annoncer cette décision, a invoqué la prudence face à des « cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes vaccinées », même si « à l’heure actuelle » un lien entre le vaccin et les caillots sanguins n’a pas été établi.

En début de semaine, l’Autriche a cessé d’administrer un lot de ces vaccins après le décès d’une infirmière de 49 ans suite à de « graves troubles de la coagulation » quelques jours après avoir été vaccinée.  

Le laboratoire anglo-suédois et le gouvernement britannique ont réagi jeudi pour défendre un vaccin « sûr » et « efficace ».

« Nous attendons que le Danemark et l’Autriche rendent leurs conclusions », a déclaré le virologue Yong Poovarawan.  

« Nous retardons, le temps que les autres établissent si (les effets secondaires) sont causés par le vaccin ou si c’est seulement sur un lot spécifique », a déclaré le virologue Yong Poovarawan, ajoutant que le lot reçu par la Thaïlande a été fabriqué en Asie.  

Elle avait déjà lancé sa campagne de vaccination il y a un mois avec le vaccin du laboratoire chinois Sinovac, et les soignants avaient été les premiers à être vaccinés le 28 février.

C’est en grande pompe que les premiers vaccins du laboratoire chinois avaient été accueillis à l’aéroport de Bangkok, un responsable de l’ambassade de Chine soulignant qu’ils témoignaient du « renforcement des relations entre la Chine et la Thaïlande ».

La Thaïlande, qui a mis en place de sévères restrictions pour toutes les personnes entrant dans le pays, a jusqu’à présent réussi à contenir la pandémie de coronavirus. Quelques 26 000 cas ont été enregistrés et 85 décès ont été imputés à la COVID-19.