(Aizawl) Plus de cent ressortissants birmans se sont réfugiés en Inde depuis le coup d’État dans leur pays et des dizaines d’autres attendent à la frontière de pouvoir le faire, ont déclaré à l’AFP les autorités indiennes mercredi, sur fond d’intensification de la répression en Birmanie.  

Depuis le putsch du 1er février, au moins 136 Birmans, dont des policiers et des membres de leur famille ainsi que des pompiers, sont passés en territoire indien, dans l’État frontalier du Mizoram (nord-est), selon les Fusiliers de l’Assam, une unité paramilitaire indienne.

Huit ont été « renvoyés/repoussés » en Birmanie, a ajouté cette source, sans préciser s’il s’agissait des huit policiers que les autorités birmanes avaient demandé à l’Inde d’expulser.

La Birmanie et le Mizoram ont une frontière commune longue de 404 kilomètres, délimitée par une rivière, la Tiau.

Plus de 85 Birmans attendent d’entrer en Inde sur la rive birmane de ce cours d’eau où ils campent, a de son côté déclaré à l’AFP Ramliana, le chef de Farkawn, un village frontalier, soulignant que les villageois leur ont fait don de cinq sacs de riz et d’un sac de légumes secs.

Les groupes de défense des droits de l’homme ont appelé le gouvernement indien à ne pas « rapatrier de force » les demandeurs d’asile, comme le souhaite la junte birmane, et à leur fournir toute l’aide humanitaire possible.  

Ceux qui sont entrés en Inde « ont le droit de vivre » ainsi que cela est « garanti par la Constitution indienne », a déclaré à l’AFP Suhas Chakma, d’une ONG indienne de lutte contre la torture (NCAT).

L’Inde, qui cherchait à resserrer ses liens avec la Birmanie afin de contrer l’influence de la Chine, n’a pas condamné le coup d’État, mais son ambassadeur auprès des Nations unies, T. S. Tirumurti, a estimé que les progrès démocratiques réalisés par les Birmans ces dernières années « ne devraient pas être anéantis ».  

Au moins 60 civils ont été tués et près de 2000 personnes arrêtées en Birmanie depuis le putsch qui y a mis fin à une décennie de transition démocratique, d’après l’Association d’assistance aux prisonniers politiques.