(Jakarta) Les autorités indonésiennes ont indiqué lundi avoir saisi deux pétroliers, iranien et panaméen, soupçonnés d’avoir effectué un transfert illégal de brut dans les eaux du pays d’Asie du Sud-Est.

Les pétroliers, le MT Horse battant pavillon iranien et le MT Freya pavillon panaméen, ont été détectés dimanche au large de la province de Kalimantan et ont été arraisonnés après avoir refusé des contacts radio, a indiqué l’agence de sécurité maritime indonésienne.

« Nous avons saisi les deux pétroliers étrangers hier et poursuivons notre enquête », a indiqué à l’AFP le porte-parole de l’agence, Wisnu Pramandita.

« L’équipage est en cours d’interrogation ».

Les membres de l’équipage sont soupçonnés de plusieurs délits, notamment de ne pas avoir déployé les drapeaux des navires, d’avoir éteint leurs systèmes d’identification pour éviter d’être détectés et d’avoir transféré illégalement du pétrole brut d’un navire à l’autre.

L’administration de l’ex-président américain Donald Trump a accusé l’Iran à plusieurs reprises de mener des ventes clandestines de pétrole pour éviter les sanctions imposées par Washington.

À Téhéran, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré avoir reçu des « informations contradictoires » à propos des pétroliers et qu’il attendait des éclaircissements.

La République islamique a appris que les navires avaient été saisis pour « un problème technique », a indiqué Saïd Khatibzadeh lors d’une conférence de presse.

Navire sud-coréen

L’incident survient trois semaines après la saisie par les forces armées iraniennes dans le Golfe du Hankuk Chemi, navire-citerne battant pavillon sud-coréen que Téhéran accuse de pollution maritime.

Séoul a exigé la libération rapide du pétrolier et de ses vingt membres d’équipage de nationalités sud-coréenne, indonésienne, vietnamienne et birmane.

Lundi, M. Khatibzadeh a refusé de répondre à une question sur des liens éventuels entre la saisie du pétrolier iranien en Indonésie et celle du navire-citerne sud-coréen en Iran.

Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a confirmé que le navire iranien transportait du pétrole iranien, selon l’agence officielle Irna, ajoutant que Téhéran suivait la situation.

L’incident autour du navire sud-coréen était survenu au moment où Téhéran pressait Séoul de débloquer des sommes de plusieurs milliards d’euros gelées en raison des sanctions américaines.

Le porte-parole du gouvernement iranien avait accusé la Corée du Sud de retenir « en otage » sept milliards de dollars américains de fonds appartenant à l’Iran.

Téhéran avait également indiqué le 11 janvier que l’affaire du navire-citerne sud-coréen était « un problème technique » après que Paris et Washington ont appelé la République islamique à libérer immédiatement ce pétrolier.

L’administration Trump a imposé en octobre de nouvelles sanctions contre le secteur pétrolier iranien après des transactions avec plusieurs pays, dont la Syrie et le Venezuela.

L’Iran était l’un des principaux fournisseurs de pétrole de la Corée du Sud jusqu’à ce que ce pays cesse ses achats sous la pression des sanctions rétablies à partir de 2018 par Washington au nom d’une politique de « pression maximale » contre l’Iran destinée à tarir ses recettes pétrolières.