(Melbourne) La police antiémeute de Melbourne dans le sud-est de l’Australie a fait usage de gaz poivre et de balles en caoutchouc pour disperser une violente manifestation d’opposants à l’obligation de la vaccination anti-COVID-19 pour les ouvriers de la construction alors que la plupart des chantiers ont été abruptement fermés dans la ville.

Au moins trois policiers ont été blessés et plus de 40 personnes interpellées, selon Shane Patton, chef de la police de l’État de Victoria, dont Melbourne est la capitale. Quelque 500 policiers avaient été déployés. Plusieurs journalistes ont été agressés.

Plus d’un millier de manifestants en chaussures et vestes de chantier ont investi le centre de la deuxième plus grande ville australienne, lançant des fusées éclairantes, jetant des bouteilles et attaquant des voitures de police en scandant des slogans contre les vaccins et le confinement.

Des heures durant, les opposants à la vaccination obligatoire sur les chantiers ont fait face à la police sans tenir compte des appels lancés par haut-parleur à quitter les lieux.

Il s’agissait de la deuxième manifestation du genre en deux jours, après celle d’une centaine d’ouvriers des chantiers de construction lundi qui ont brisé des vitres dans le centre de Melbourne. Mi-septembre plus de 200 arrestations avaient été effectuées et des policiers blessés lors de violents affrontements avec des manifestants opposés au confinement.

Melbourne est placé en confinement strict depuis sept semaines pour tenter de juguler la progression rapide du variant Delta du coronavirus. Mais des foyers de contamination ont été identifiés sur des chantiers de construction où le respect des règles est plus laxiste, selon les autorités.

Elles ont décidé mardi de fermer quasiment tous les chantiers de construction de la ville pour deux semaines, en raison du non-respect des règles anti-COVID-19 par les ouvriers y travaillant et après des manifestations de protestation contre de nouvelles règles plus strictes.

« Nous avons été clairs : si vous ne respectez pas les règles, nous n’hésitons pas à prendre des mesures », a affirmé Tim Pallas, ministre des Relations industrielles de l’État de Victoria, en annonçant la décision des autorités de fermer les chantiers.

« Nous avons averti l’industrie (du bâtiment) il y a une semaine, nous avons vu des comportements scandaleux sur les chantiers et dans les rues, et donc nous agissons de manière décisive et sans hésitation », a-t-il affirmé.

La fermeture administrative des chantiers met des dizaines de milliers d’ouvriers au chômage technique.

Des appels à manifester en tenue de travail avaient été lancés sur les réseaux sociaux où fleurissent les théories conspirationnistes anti-vaccins.

Des manifestants qui brandissaient des drapeaux marqués « Trump », du nom de l’ex-président américain Donald Trump, ont brièvement occupé un pont sur l’une des principales artères de la ville.

Le patron du syndicat local de la construction, John Setka, a vivement dénoncé le comportement des manifestants les plus violents.

« Ces fascistes ivres et abrutis indignes de l’Australie sont la raison pour laquelle les ouvriers du bâtiment resteront chez eux sans être payés au cours des deux prochaines semaines », a-t-il lancé.

L’État de Victoria a enregistré 603 nouveaux cas de COVID-19 durant les dernières 24 heures.

Les deux principales villes australiennes, Sydney et Melbourne, sont actuellement placées en confinement. L’objectif est de vacciner 80 % de la population, ce qui permettrait une réouverture progressive, mais demande encore au moins un mois dans la plupart des endroits concernés.