(Nations unies) Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence mercredi à huis clos pour évoquer les derniers tirs de missiles balistiques menés par la Corée du Nord, qui suscitent la préoccupation de ses membres face à cette « menace majeure » pour la paix, selon l’ambassadeur français auprès des Nations unies.

Cette session avait été demandée par l’Estonie et la France. Dans le passé, de telles réunions d’urgence après des tirs nord-coréens s’étaient souvent achevées par la publication d’une déclaration commune des membres européens du Conseil de sécurité.

« On a tous condamné ce qui s’est passé, les tests. Tout le monde est très préoccupé par cette situation », a indiqué à quelques journalistes Nicolas de Rivière, ambassadeur français à l’ONU, à l’issue de la rencontre qui a duré trois quarts d’heure.  

« C’est une menace majeure à la paix et à la sécurité, c’est une violation claire des résolutions du Conseil », a-t-il ajouté, en relevant que les missiles étaient « tombés dans la zone économique exclusive du Japon ».

« Bien sûr, nous avons besoin d’un dialogue politique, d’une solution politique, mais la condition préalable est le respect par la Corée du Nord des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU », a poursuivi le diplomate.  

Les tirs nord-coréens représentent « une menace pour le régime de non-prolifération, pour le monde, pour les voisins de la Corée du Nord, la Corée du Sud, le Japon. Nous comprenons parfaitement les préoccupations dans cette région et nous exhortons la Corée du Nord à se conformer » aux résolutions de l’ONU « et à reprendre les pourparlers », a-t-il insisté.

Il a précisé qu’aucun projet de déclaration commune au Conseil n’était prévu.

Dans un communiqué publié à Londres, le ministère britannique des Affaires étrangères a condamné, comme l’avaient fait au préalable les États-Unis, « une claire violation » des résolutions du Conseil de sécurité et « une menace à la paix et la sécurité régionales ». « Nous exhortons la Corée du Nord à s’abstenir de toute nouvelle provocation et à reprendre un dialogue avec les États-Unis », ajoute le communiqué.

La Corée du Nord et la Corée du Sud ont procédé toutes deux mercredi à des tirs de missiles dans ce qui ressemble à une véritable course à l’armement entre ces deux pays toujours techniquement en guerre.

Selon des sources diplomatiques et onusiennes, la Corée du Sud n’est pas soumise à une interdiction de procéder à des tirs de missiles balistiques, à la différence de la Corée du Nord, contre laquelle pèsent plusieurs séries de sanctions économiques lourdes, notamment prises en 2017, afin de lui faire arrêter ses programmes d’armement balistique et nucléaire.