(Papeete) Vingt-cinq Polynésiens sont morts de la COVID-19 mardi, a annoncé mercredi (jeudi à Paris) le ministre de la Santé de la Polynésie française Jacques Raynal, soit un record quotidien dans ce territoire depuis le début de l’épidémie.

Un taux d’incidence de 3357 cas pour 100 000 habitants a été relevé aux Îles-du-Vent, les plus peuplées de l’archipel.

À Paea, dans l’ouest de Tahiti, certains ont dû eux-mêmes creuser la tombe de leurs proches, car avec de nombreux employés positifs à la COVID-19, la mairie de cette localité ne parvient plus à faire face aux nombreuses demandes d’enterrements.

Au total, le virus a atteint une quarantaine d’îles polynésiennes, pour la plupart peu équipées en structures sanitaires.  

Sur l’ensemble de la Polynésie, 57 personnes sont hospitalisées en réanimation et 321 hors réanimation.

La Direction de la Santé recensait lundi 7591 Polynésiens positifs à la COVID-19 sur une population de 280 000 habitants. Un nombre de cas sous-évalué, puisque la plupart des asymptomatiques ne sont pas testés.  

La couverture vaccinale a par ailleurs augmenté ces dernières semaines, même si elle reste très inférieure à celle de la métropole : 45,8 % des Polynésiens ont reçu au moins une dose de vaccin et 34,4 % sont complètement vaccinés.

Une partie de la population refuse de croire à l’efficacité du vaccin ou lui attribue même la vague de décès. « Bien évidemment, la vaccination n’est pas administrée pour tuer mais pour protéger », a réagi auprès de l’AFP le docteur Jean-Marc Segalin, médecin à la Direction de la Santé locale.  

« A l’hôpital en Polynésie, huit personnes sur 10 qui sont hospitalisées sont des personnes qui ne sont pas vaccinées et, en réanimation, ce sont neuf personnes sur 10 qui ne sont pas vaccinées », a-t-il poursuivi. Seuls 13,6 % des Polynésiens morts de la COVID-19 étaient complètement vaccinés.