(Wellington) La première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a défendu jeudi sa stratégie « zéro COVID-19 », alors que la propagation du variant Delta met à mal l’efficacité d’une politique jusque-là couronnée de succès.

Un cas de ce variant beaucoup plus contagieux a été découvert à Auckland la semaine dernière, mettant fin à six mois sans aucun cas de contamination d’origine locale.

Cette infection a donné naissance au plus grand foyer du pays depuis le début de la pandémie, avec un total de 277 cas enregistrés jeudi.

Mme Ardern a estimé que le variant Delta pouvait être éradiqué dans son pays, expliquant que les experts lui conseillaient de s’en tenir à une approche d’élimination.

« De leur point de vue, non seulement c’est possible, mais c’est la meilleure stratégie et je suis totalement en accord », a-t-elle souligné jeudi en annonçant 68 nouveaux cas.

Un débat s’est ouvert en Nouvelle-Zélande sur la pertinence de cette stratégie « zéro COVID-19 » qui consiste à fermer les frontières, confiner, tracer et tester les cas contact jusqu’à l’élimination totale du virus sur le territoire.  

Le ministre chargé de la lutte contre la COVID-19, Chris Hipkins a concédé que la situation soulevait de « grandes questions » sur l’efficacité de la stratégie.

En Australie, le premier ministre Scott Morrison a qualifié cette semaine cette stratégie de « simplement absurde », ajoutant : « la Nouvelle-Zélande ne peut pas y arriver ».

L’Australie a poursuivi le même objectif de zéro COVID-19 pendant 18 mois, mais face aux flambées de variant Delta, certains responsables parlent désormais davantage de maîtrise de l’épidémie plutôt que d’élimination.

Mme Ardern a assuré qu’elle n’était « pas troublée » par ces interrogations, soulignant le succès de la politique anti-COVID-19 de la Nouvelle-Zélande qui ne compte que 26 morts du coronavirus pour une population de 5 millions d’habitants.

« Nous voulions sauver la vie des gens et nous l’avons fait, nous voulions que les gens vivent leur vie de la façon la plus normale que possible, et nous avons eu des périodes de restrictions plus courtes que n’importe quel autre pays », a-t-elle martelé.

« Et nous voulions sauvegarder les emplois et l’économie, avec une économie se tenant à ses niveaux d’avant COVID-19, nous l’avons fait aussi ».

La première ministre néo-zélandaise a estimé que des politiques alternatives pourraient être examinées si elles améliorent le taux de vaccination, qui est actuellement parmi les plus bas des pays développés avec environ 20 % de la population entièrement vaccinée.

« Personne ne veut avoir recours sans fin à des confinements et ce n’est pas notre intention […] mais pour le moment, tant que nous vaccinons, l’élimination reste l’objectif et nous pouvons y arriver », a-t-elle dit.