(Genève) L’Organisation mondiale de la santé s’est montrée mercredi optimiste au sujet de la coopération de Pékin pour rechercher les origines de la COVID-19, quand bien même la Chine a rejeté l’idée d’une nouvelle enquête sur son territoire.

« Je suis convaincu que nos collègues en Chine sont tout à fait disposés à coopérer aux études scientifiques qui sont nécessaires pour explorer davantage les origines » du virus, a déclaré le Dr Michael Ryan, en charge des urgences sanitaires à l’OMS, en conférence de presse.

Ces déclarations font suite au rejet, le 13 août, par les autorités chinoises de l’appel de l’OMS en faveur d’une nouvelle enquête en Chine. Pékin avait alors exhorté à une approche « scientifique » et non « politique ».

L’OMS et, en particulier, le Dr Ryan, supplient aussi depuis des mois pour que la question soit dépolitisée.  

« La politique a complètement pollué l’ambiance. Et nous travaillons très dur en coulisses pour rehausser le niveau de confiance et amener les gens à se réengager dans le processus scientifique », a indiqué le haut responsable de l’OMS.

« Je crois que nous faisons des progrès dans ce domaine, même si je dois admettre que ce n’est pas facile compte tenu de la rhétorique dont nous avons tous été témoins au cours des dernières semaines et des derniers mois », a-t-il poursuivi.

Les premiers malades du coronavirus ont été identifiés fin 2019 dans la ville chinoise de Wuhan. Le virus s’est depuis répandu sur la planète, faisant plus de 4,3 millions de morts à ce jour.

Les scientifiques peinent à retracer son origine. L’hypothèse d’une fuite de laboratoire est fermement combattue par Pékin, qui ne veut pas apparaître comme responsable de la pandémie.

Une équipe d’experts internationaux envoyés par l’OMS s’est rendue à Wuhan en janvier 2021 pour une étude « de première phase » sur l’origine du virus. Ils ont rédigé un rapport conjoint en collaboration avec des spécialistes chinois.

L’étude estimait que le passage du coronavirus de la chauve-souris à l’homme via un animal intermédiaire était le scénario le plus probable. Les experts jugeaient alors « extrêmement improbable » que le virus provienne d’un laboratoire.

Défendue par Washington dans un contexte de rivalité politique avec Pékin, cette dernière hypothèse a toutefois été relancée ces derniers mois par l’OMS, qui a demandé le 12 août à tous les pays, notamment à la Chine, de publier « toutes les données sur le virus ». Un mois plus tôt, l’OMS avait également réclamé un contrôle des laboratoires en Chine.