(Hong Kong) La police de Hong Kong a de nouveau arrêté mercredi l’avocate Chow Hang-tung, figure du mouvement pour la démocratie, accusée d’« incitation à rejoindre sciemment un rassemblement non autorisé », avant un double anniversaire sensible, les 24 ans de la rétrocession de ce territoire à la Chine et les cent ans du Parti communiste chinois.

L’avocate, l’une des rares personnalités militant pour la démocratie à ne pas être emprisonnée ou en exil, avait déjà été arrêtée le 4 juin pour avoir publiquement déclaré qu’elle allumerait en public une bougie à la mémoire des victimes de la répression sur la place Tiananmen à Pékin en 1989, alors que la veillée traditionnelle était interdite.

Âgée de 37 ans, Mme Chow est vice-présidente de l’Alliance Hong Kong qui organise cette veillée annuelle. Elle avait été remise en liberté sous caution dès le lendemain.

« Incitation à rejoindre un rassemblement non autorisé »

La police l’a arrêtée de nouveau mercredi et a annoncé qu’elle serait inculpée d’« incitation à rejoindre sciemment un rassemblement non autorisé » le 4 juin.

« Nous avons appris que la mesure de remise en liberté sous caution accordée par la police à Chow Hang-tung à la suite de son arrestation le 4 juin avait été révoquée aujourd’hui et qu’elle était de nouveau en état d’arrestation », ont déclaré aux journalistes mercredi des proches de l’avocate.

Le commissaire de police Chen Chi-cheong a déclaré que Chow Hang-tung avait également été arrêtée pour avoir incité d’autres personnes à se joindre à un rassemblement non autorisé le 1er juillet, mais a refusé de donner plus de détails.

Il a précisé qu’elle serait présentée à un tribunal vendredi.

10 000 policiers pour empêcher la commémoration

Cette arrestation et ces poursuites judiciaires placeront Mme Chow en garde à vue le 1er juillet, date du double anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni et des cent ans du Parti communiste chinois.  

Selon des médias locaux, 10 000 policiers seront déployés dans Hong Kong pour empêcher tout rassemblement public qui violerait les restrictions imposées par la pandémie.

Mme Chow était également la représentante légale de trois groupes militant pour la démocratie qui ont contesté devant la justice l’interdiction par la police de manifestations le 1er juillet. Leur demande a été rejetée par les autorités qui ont mis en garde le public contre toute participation ou publicité pour des assemblées non autorisées.

M. Chen a nié que l’arrestation de Mme Chow ait été une mesure préventive. « Nous avons toujours agi conformément à la loi », a-t-il déclaré à des journalistes.

C’est la deuxième année d’affilée que la police de Hong Kong prohibe ces rassemblements le jour anniversaire de la rétrocession, où s’exprimaient généralement les frustrations envers Pékin.

Il y a un an jour pour jour mercredi, Hong Kong s’est vu imposer par Pékin une loi draconienne sur la sécurité nationale (elle est entrée en vigueur le 30 juin 2020) après le vaste mouvement pour la démocratie de 2019.

Par ailleurs, le Parti communiste chinois (PCC) fête jeudi le centenaire de sa naissance, avec un déferlement de propagande à la gloire d’une Chine devenue en 40 ans la deuxième puissance économique mondiale.