(Lahore) Au moins trois personnes ont été tuées et 25 blessées mercredi à Lahore, dans l’est du Pakistan, dans un attentat à la bombe visant la police, à proximité du domicile du chef d’une organisation classifiée comme terroriste, a-t-on appris de source officielle.

L’explosion a eu lieu dans le quartier résidentiel de Johar Town, près d’un poste de contrôle de la police, a indiqué Inam Ghani, le chef de la police du Pendjab, dont Lahore est la capitale.

« Notre évaluation est que la police et les forces de sécurité étaient la cible la plus évidente », a-t-il ajouté, précisant qu’il y avait un poste de contrôle de la police à quelques mètres du lieu de l’explosion et que l’enquête avait été confiée à la section antiterroriste.

L’attentat est survenu à proximité de la résidence de Hafiz Saeed, l’un des responsables présumés des attentats de Bombay en 2008 (166 morts), emprisonné en 2020 au Pakistan pour appartenance à une organisation terroriste interdite.

Un responsable de la police a indiqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que le poste de contrôle avait été placé là pour surveiller la résidence de Hafiz Saeed.

« Le véhicule aurait pu atteindre (son domicile) si le poste de contrôle de la police n’avait pas été présent », a souligné M. Ghani.

Hafiz Saeed dirige le Jamaat-ud-Dawa (JuD), un groupe islamiste classé comme organisation terroriste par l’ONU, qui est considéré par New Delhi comme une vitrine du Lashkar-e-Taiba (LeT), l’entité accusée d’être derrière les attentats de Bombay.

New Delhi déplore depuis longtemps que le Pakistan n’ait jamais poursuivi ni extradé les auteurs présumés de ces attentats.

L’explosion a été causée par un véhicule piégé, mais la police n’a pas encore pu déterminer s’il s’agissait d’un attentat suicide ou si les explosifs avaient été déclenchés à distance.

Les images diffusées par les médias pakistanais montraient une explosion d’assez forte intensité, avec les murs d’une maison écroulés, quelques véhicules endommagés et des vitres brisées.

Fréquents au début des années 2010, les attentats dans les grandes villes pakistanaises sont devenus beaucoup plus rares ces dernières années,  en raison de la répression menée par les autorités contre les groupes extrémistes et des offensives de l’armée à l’encontre de leurs bastions situés dans l’ouest, à la frontière avec l’Afghanistan.

Lahore est la deuxième plus grande ville du Pakistan, après Karachi (sud), et est considérée comme la capitale culturelle du pays.