(Washington) Les États-Unis ont appelé jeudi, conjointement avec l’Inde, le Japon et l’Australie, à un retour « urgent » de la démocratie en Birmanie, a affirmé le département d’État américain après des discussions entre les quatre pays.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, lors de ses premiers entretiens avec cette alliance surnommée « Quad », a évoqué « le besoin urgent de restaurer le gouvernement démocratiquement élu en Birmanie », a déclaré son porte-parole, Ned Price.

Il a aussi souligné la nécessité de donner « la priorité au renforcement de la résilience démocratique dans la région à une plus grande échelle », selon M. Price.

Violences contre les civils

Le Japon a de son côté indiqué que son ministre des Affaires étrangères, Toshimitsu Motegi, « exhortait l’armée de Birmanie à cesser immédiatement sa réponse violente aux civils » manifestant contre le coup d’État et à libérer Aung San Suu Kyi, déposée par les militaires le 1er février.

L’Inde, qui a pris ses distances avec les efforts occidentaux pour imposer de nouvelles sanctions à la Birmanie, s’est montrée plus prudente dans son communiqué sur les discussions du Quad, disant que son ministre des Affaires étrangères Subrahmanyam Jaishankar avait mis l’accent sur « le respect de l’État de droit et la transition démocratique ».

Les ministres du Quad se sont mis d’accord pour se rencontrer au moins une fois par an. Ils avaient tenu des discussions l’an dernier en octobre, quand le prédécesseur de M. Blinken, Mike Pompeo, avait appelé à une alliance pour mettre fin à « l’exploitation, la corruption et la coercition » de Pékin dans la région.

Les quatre diplomates ont également discuté jeudi de la lutte contre la pandémie de COVID-19 et le changement climatique.

La formation du Quad, groupement stratégique informel initié en 2007, avait été fortement encouragée par l’ex-premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui voulait un contrepoids à une Chine de plus en plus puissante et ambitieuse.

Sanctions britanniques

Par ailleurs, le Royaume-Uni a annoncé jeudi sanctionner trois généraux birmans pour « graves violations des droits humains », après le coup d’État militaire début février, et prendre des mesures pour empêcher les entreprises britanniques de travailler avec l’armée birmane.

Ces mesures, auxquelles se joint le Canada, visent le ministre de la Défense Mya Tun Oo, le ministre de l’Intérieur Soe Htut et son adjoint Than Hlaing. Ils voient leurs actifs au Royaume-Uni gelés et sont interdits de séjour sur le territoire britannique, a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.