(New Delhi) L’Inde, deuxième pays le plus touché par la pandémie de coronavirus après les États-Unis, totalise désormais plus de huit millions de cas recensés, a annoncé jeudi son gouvernement, qui se prépare de surcroît à une nouvelle vague épidémique.

Le pays qui compte 1,3 milliard d’habitants a enregistré 8 040 203 cas de contamination, et 120 527 décès sont officiellement attribués à la COVID-19, selon le dernier décompte officiel.

Les États-Unis recensent de leur côté 9,1 millions de cas et plus de 230 000 décès.

L’Inde a l’un des taux de mortalité les plus faibles au monde et des ministres ont ces dernières semaines mis en avant une baisse du nombre de nouvelles contaminations.  

Mais les autorités se préparent à une flambée de cas après Diwali, la principale fête religieuse du pays prévue le 14 novembre, alors que l’arrivée de l’hiver et les pics de pollution risquent aussi d’aggraver la situation.

La ministre des Textiles, Smriti Irani, a annoncé avoir été déclarée positive, après plusieurs membres du gouvernement guéris depuis.

Prudence

« Tous les États doivent être prudents pendant la saison des fêtes à venir. La prudence sera de mise pendant au moins trois mois », a déclaré récemment le ministre indien de la Santé Harsh Vardhan.

Les autorités avaient imposé en mars un confinement qui a plombé l’économie et coûté des millions d’emplois. Il a été progressivement levé depuis pour tenter de relancer l’économie, mais cela a aussi favorisé la circulation du virus.

New Delhi a enregistré 5000 nouvelles infections mercredi, le chiffre le plus élevé depuis le début de la pandémie, et les autorités s’inquiètent de voir franchir prochainement la barre des 10 000 cas par jour dans la capitale.  

Randeep Guleria, directeur de l’All India Institute of Medical Sciences (AIIMS) de Delhi, a redouté que la situation ne devienne « vraiment compliquée » pour le système sanitaire si le coronavirus continuait à se propager ainsi.

Les autorités s’inquiètent aussi de la situation dans les États du Kerala (Sud) et du Bengale-Occidental (Est) où le nombre de cas monte en flèche.

La capitale financière Bombay, l’agglomération la plus touchée en Inde avec plus de 250 000 cas et plus de 10 000 décès, recense actuellement environ 2000 nouveaux cas par jour.

Le premier ministre Narendra Modi a récemment déploré dans ses discours les imprudences de la population. « Le virus est toujours là, il profite de notre laisser-aller », a dit M. Modi dans un entretien publié jeudi par The Economic Times.

Suresh Kumar Rathi, épidémiologiste de la Public Health Foundation of India, explique à l’AFP que si l’Inde prend « les précautions nécessaires » elle peut combattre une nouvelle vague, mais que l’indiscipline menacerait d’un démantèlement « désastreux » les avancées obtenues.

Les commerces et cinémas ont commencé à rouvrir, mais les écoles et universités restent fermées dans la plupart des villes et les liaisons aériennes internationales demeurent limitées.

L’Inde a conclu des accords bilatéraux pour des vols avec des pays comme États-Unis, la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne.

Son marché aérien intérieur, en croissance rapide avant la pandémie, n’opère actuellement qu’à moins de 60 % de sa capacité d’il y a un an.