(Washington) Les États-Unis ont exhorté mardi Aung San Suu Kyi, très critiquée par la communauté internationale mais toujours adulée par une majorité de la population birmane, à encourager la tenue d’une élection transparente et ont renouvelé leur inquiétude quant à la marginalisation de la minorité rohingya.

Dans un appel téléphonique avec l’ancienne icône de la paix, cheffe de facto du gouvernement birman, le numéro trois de la diplomatie américaine David Hale a prôné la tenue d’élections « crédibles, transparentes et inclusives », en Birmanie le 8 novembre.

Il a « appelé le gouvernement birman à mettre fin aux conflits à travers le pays et s’assurer d’un retour volontaire, sûr, digne et durable des Rohingya et des autres réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays », selon des propos rapportés dans un communiqué du département d’État.

Près de deux millions de personnes sont privées du droit de vote pour l’élection, notamment au sein de la communauté rohingya, victime d’une brutale répression militaire et de violences qui valent à la Birmanie d’être accusée de « génocide » devant la Cour internationale de justice, la plus haute instance judiciaire de l’ONU.

La commission électorale a aussi annoncé que pour des raisons de sécurité, le scrutin n’aurait pas lieu dans de nombreuses circonscriptions.

C’est la deuxième élection libre depuis le départ de la junte qui a contrôlé le pays pendant un demi-siècle et gardé Aung San Suu Kyi en résidence surveillé pour des années.

Prix Nobel de la paix, elle a depuis son arrivée triomphante au pouvoir été vilipendée en Occident pour avoir pris la défense de l’armée birmane dans la crise des Rohingya.

Son parti, grand vainqueur des législatives de 2015, devrait sans surprise remporter l’élection.