(San Francisco) Une coalition d’associations appelle Facebook à écarter le responsable des règlements de la plateforme en Inde, Ankhi Das, et accuse le groupe d’inaction propice à l’escalade des violences contre les musulmans.

« Facebook ne devrait pas se rendre complice de la violence dans le monde réel, et encore moins d’un autre génocide. Mais leur inaction est imprudente au point d’en faire des complices », écrivent une quarantaine d’ONG dans une lettre ouverte.

L’action de ces associations (dont Global Project Against Hate and Extremism, Witness, le Council on American-Islamic Relations ou encore le Southern Poverty Law Center) est notamment liée à une controverse autour de propos anti-musulmans tenus sur le réseau par un député du parti au pouvoir.

Facebook ne les avait pas retirés, initialement.

Les ONG citent des actes violents de ces dernières années, liés à des mobilisations en partie via Facebook, comme le génocide en Birmanie.

Le géant des réseaux sociaux a récemment reconnu qu’il devait s’améliorer dans la lutte contre les discours promouvant la haine en Inde.

« Nous avons fait des progrès mais nous devons faire plus », a déclaré le patron des opérations indiennes, Ajit Mohan, le 21 août.  

Début septembre, la plateforme a fermé le compte de Raja Singh, un politicien indien membre du parti du premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi, pour avoir « diffusé un discours de haine » envers les musulmans.

La polémique enflait depuis que le député avait appelé au meurtre de réfugiés Rohingya, une minorité musulmane persécutée en Birmanie.

Facebook a ainsi été accusé par l’opposition en Inde de n’avoir pas retiré des messages haineux de Raja Singh par crainte de répercussions négatives pour ses affaires dans le pays.

Le ministre indien des communications Ravi Shankar Prasad s’est de son côté plaint d’une hostilité présumée de Facebook envers M. Modi et son parti dans une lettre adressée à Mark Zuckerberg, le patron de Facebook.

Facebook n’a pas répondu dans l’immédiat à une sollicitation de l’AFP.