(Manille) Quatre-vingt associations de médecins ont averti que les Philippines étaient en train de perdre la bataille contre la COVID-19, et appelé le président Rodrigo Duterte à revenir à un confinement plus strict, après un assouplissement récent des restrictions, alors que le nombre de cas de contamination augmente et que les hôpitaux, débordés, refusent des patients.

Ces associations qui représentent plusieurs dizaines de milliers de médecins ont dans une lettre ouverte au président souligné que samedi, le pays avait enregistré un nombre record de près de 5000 nouveaux cas de contamination au nouveau coronavirus, portant le total de cas à plus de 98 000.

Les professionnels de santé adressent « un message de détresse à la nation, notre système de santé a été submergé », écrivent-ils.

« Nous sommes en train de perdre la bataille contre la COVID-19 », s’alarment-ils, soulignant qu’un nombre croissant de soignants tombent malades ou quittent leur emploi. Certains hôpitaux surchargés refusent d’admettre de nouveaux patients, préviennent-ils.

Selon le ministère de la Santé, 34 professionnels de santé sont décédés de la COVID-19 aux Philippines. Le nombre total de décès s’établissait à 2039 samedi.

Les Philippines avaient imposé à la mi-mars à la population l’un des confinements les plus stricts de la planète, n’autorisant les sorties que pour l’achat de nourriture et les soins médicaux.

Mais le gouvernement a récemment assoupli les restrictions pour permettre aux habitants de retourner au travail dans un contexte de crise marqué par la perte de millions d’emplois.

Dans leur lettre ouverte, les praticiens demandent au président Duterte de placer de nouveau Manille et les provinces voisines sous « une quarantaine collective renforcée » jusqu’au 15 août, le temps d’améliorer « les stratégies de contrôle de la pandémie ».

Le porte-parole du président Duterte, Harry Roque, a assuré que le gouvernement examinerait les recommandations des médecins.