(Washington) La guerre en Afghanistan, lancée le 7 octobre 2001 en réponse aux attentats du 11 septembre, est la plus longue que les États-Unis aient jamais menée. Voici les chiffres-clés de ce conflit que l’accord avec les talibans cherche à conclure.

LES EFFECTIFS

L’OTAN s’est engagé en Afghanistan dès décembre 2001 mais les États-Unis ont fourni tout au long du conflit le plus gros contingent militaire, qui a atteint jusqu’à 98 000 soldats au plus fort des combats, en 2011, selon les chiffres du Pentagone.

PHOTO WAKIL KOHSAR, AFP

Un convoi de l’OTAN après une attaque à la voiture suicide à Kaboul le 30 juin 2015.

En février 2020, quelque 16 500 militaires venus de 38 pays étaient encore déployés en Afghanistan pour participer à l’opération Resolute Support (RS) de l’OTAN, qui n’a aujourd’hui plus officiellement qu’une mission de formation et d’assistance à l’armée afghane, selon les derniers chiffres de l’Alliance atlantique.

Les États-Unis fournissent encore le plus gros contingent de l’opération avec 8000 militaires, suivis de l’Allemagne (1300 soldats), le Royaume-Uni (1100), l’Italie (900), la Géorgie (870) et la Roumanie (800).

Le Canada n’a plus de troupes en Afghanistan mais près de 40 000 soldats des forces canadiennes ont été déployés entre 2001 à 2014. Il y a eu 159 morts, dont 123 au combat, y compris 95 décès en raison d’engins explosifs improvisés (EEI) ou de mines terrestres, 21 décès à cause de tirs de lance-roquettes, armes de petit calibre ou des tirs de mortiers, 11 décès lors d’attentats-suicide et un mort en tombant d’une falaise durant une opération de combat.

PHOTO D’ARCHIVES ANJA NIEDRINGHAUS, AP

Un Afghan lève les bras à l’approche d’un soldat canadien au sud-ouest de Kandahar le 9 septembre 2010.

La France, qui a eu jusqu’à 4000 soldats en Afghanistan en 2010, s’est retirée du pays en 2012.

Outre leur participation à Resolute Support, plusieurs milliers de militaires américains participent sur le sol afghan à l’opération américaine Freedom’s Sentinel.

Le Pentagone ne publie pas le nombre exact de ses troupes participant à cette opération antidjihadiste, mais il estime à « environ 14 000 militaires » le déploiement américain total en Afghanistan, bien que le président Donald Trump ait mentionné plusieurs fois le chiffre de 13 000.

LES PERTES

Ce sont les États-Unis, au sein de la coalition, qui ont payé le prix humain le plus fort en Afghanistan avec 1909 militaires tués à l’ennemi et 20 717 blessés au 20 février, selon les chiffres du Pentagone.

PHOTO SHAMIL ZHUMATOV, REUTERS

Des soldats américains transportant un blessé vers un hélicoptère, dans le sud de l’Afghanistan le 12 juin 2012. Le sergent Matt Krumwiede avait marché sur une mine artisanale qui lui a arraché les deux jambes et déchiré l’abdomen. Il a survécu à ses blessures, après plusieurs opérations et une longue réhabilitation.

Parmi les autres pays membres de la coalition,  c’est le Royaume-Uni qui a subi le plus de pertes, avec 454 morts, suivi du Canada (157) et de la France (89 morts), selon les chiffres du site icasualties.org, qui compile les morts et les blessés des guerres en Irak/Syrie et en Afghanistan.

Le gouvernement afghan a cessé de publier les pertes dans les rangs de l’armée afghane, qui sont très élevées. L’ONU évalue entre 32 000 et 60 000 le nombre de civils afghans tués dans ce conflit.

LE COÛT

Au 30 septembre 2019, le Pentagone évaluait officiellement le coût des opérations militaires en Afghanistan à 776 milliards de dollars depuis 2001, dont 197,3 milliards destinés à la reconstruction du pays et de ses institutions.

Mais selon une étude de la Brown University publiée fin 2019, le coût des guerres américaines est bien supérieur au budget du seul Pentagone : l’aide accordée par le département d’État n’est pas comptabilisée, pas plus que les opérations des services de renseignement ou encore les coûts médicaux des milliers d’anciens combattants blessés dans ce conflit.

En tenant compte de tous ces facteurs, les chercheurs de Brown évaluent à 6400 milliards le coût total des guerres antidjihadistes menées par les États-Unis en Irak, en Syrie, en Afghanistan et ailleurs depuis 2001.

Avec La Presse