(Sydney) Le gouvernement australien a reconnu mercredi son incapacité à combler l’écart de niveau de vie entre les aborigènes et les autres Australiens, une situation constituant selon le premier ministre Scott Morrison une « honte nationale ».

Ils ont beau être présents depuis au moins 40 000 ans sur l’île-continent, les aborigènes ne sont que 670 000 en Australie, sur une population de 23 millions.

Le gouvernement avait commencé en 2009 à publier un rapport annuel intitulé « combler l’écart » (« Closing The Gap ») pour mesurer les inégalités, et tenter d’y remédier.

À l’occasion de la présentation du rapport 2020, M. Morrison a indiqué que le gouvernement ne respectait ses objectifs que dans deux des sept catégories définies pour améliorer le niveau de vie des aborigènes. Une situation inchangée par rapport au précédent rapport.

Davantage d’enfants aborigènes sont scolarisés, et davantage obtiennent un diplôme dans le secondaire. Mais les taux de présence à l’école des enfants aborigènes sont largement inférieurs à la moyenne nationale.

Par ailleurs, aucun des autres objectifs fixés, qu’il s’agisse de la mortalité infantile, de l’espérance de vie, de l’illettrisme ou du chômage, n’est atteint.

M. Morrison a estimé que l’incapacité du gouvernement à donner aux enfants aborigènes les mêmes chances qu’aux autres Australiens était « une vérité nationale et une honte nationale ».

L’Australie célèbre cette année le 250e anniversaire du premier voyage de l’explorateur britannique James Cook sur l’immense île-continent, qui ouvrit la voie à sa colonisation à partir de 1788.

L’espérance de vie des aborigènes est environ huit ans moins longue que la moyenne nationale.

Les enfants aborigènes ont deux fois plus de risques de mourir avant leurs cinq ans, et 25 fois plus de risques d’être un jour incarcérés, selon les statistiques.

« Au fil des décennies, notre approche très verticale, du sommet vers la base, selon laquelle le gouvernement sait mieux que tout le monde, n’a pas permis les améliorations dont nous avons besoin », a dit le premier ministre issu du Parti libéral (centre droit).

« Les résultats ne sont pas suffisamment bons. »