(Davos) Le CEPI, un organisme chargé du développement de vaccins, a annoncé jeudi que les essais cliniques concernant un premier vaccin contre le virus apparu en Chine (2019-nCoV) pourraient avoir lieu dans quelques mois.

« Nous pouvons annoncer que nous avons établi trois partenariats pour développer des vaccins contre ce nouveau coronavirus », a déclaré à Davos Richard Hatchett, directeur général de la Coalition pour les innovations en préparation aux épidémies (CEPI, initiales de son nom anglais Coalition for Epidemic Preparedness Innovations).

Il faut « avancer très vite »

« Notre objectif est de faire en sorte que ces vaccins soient mis au point très rapidement et d’avancer très vite pour commencer les essais cliniques, peut-être dès l’été », a ajouté le chef de ce partenariat public-privé, mis en place au lendemain de l’épidémie d’Ebola en 2017.

La Chine a confiné jeudi une vingtaine de millions d’habitants dans la région de Wuhan, berceau de l’épidémie qui a commencé à se répandre dans le monde et mobilise les autorités sanitaires internationales.

Le virus a provoqué la mort de 18 personnes depuis son apparition fin décembre, et il n’existe pas encore de traitement ou de vaccin.

M. Hatchett a indiqué que les partenariats avaient été établis avec la biotech Inovio Pharma, basée aux États-Unis, l’Université de Queensland en Australie et la biotech américaine Moderna, qui travaille avec l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses.

« Le partenariat annoncé aujourd’hui entre Moderna, le CEPI et le gouvernement américain, c’est de travailler ensemble pour arriver à mettre en place un vaccin de qualité qui puisse démarrer les essais cliniques le plus tôt possible », a déclaré à l’AFP le directeur de Moderna, Stéphane Bancel, à Davos, où se tient le Forum économique mondial (WEF).

Le public conçoit le vaccin, le privé le commercialisera

« Le gouvernement américain, qui a accès à la séquence du virus par le gouvernement chinois, est en train de faire le design, la conception du produit du vaccin, que nous, Moderna, nous allons fabriquer dans notre usine à Boston », a-t-il détaillé, disant espérer commencer la phase clinique « d’ici l’été » alors qu’il faut habituellement plusieurs années pour y parvenir.

Après avoir pris 6,5 % en deux séances à Wall Street, Moderna s’appréciait encore jeudi de 1,37 %. Inovio montait pour sa part de 6,68 % après avoir reçu une subvention de 9 millions de dollars de la CEPI.

D’autres actions de sociétés de biotechnologies spécialisées dans la fabrication de vaccins étaient également très recherchées. Le laboratoire Novavax bondissait de 11,42 % vers 10 h à la Bourse de New York après avoir annoncé qu’il avait « entrepris le développement d’un vaccin » contre le nouveau coronavirus.

Même si le virus venait à disparaître d’ici la fabrication d’un vaccin, en avoir un « peut être encore très avantageux », a souligné Richard Hatchett.