Joshua Wong, l’une des figures les plus connues du mouvement prodémocratie à Hong Kong, a plaidé coupable pour son rôle dans les manifestations de 2019. Il connaîtra sa peine le 2 décembre prochain.

Pourquoi Joshua Wong plaide-t-il coupable ?

C’est après avoir consulté leurs avocats que Joshua Wong, 24 ans, et ses alliés militants Ivan Lam, 26 ans, et Agnes Chow, 23 ans, ont reconnu leur culpabilité, sans expliquer pourquoi. Dans un billet diffusé sur Facebook dimanche, M. Wong a dit avoir pris cette décision après avoir pris connaissance des preuves qui pesaient sur lui.

Lundi, avant d’entrer dans la salle d’audience, il a déclaré : « Je suis persuadé que ni les barreaux de prison, ni l’interdiction électorale, ni aucun autre pouvoir arbitraire ne nous empêcheraient de faire du militantisme. Ce que nous faisons, c’est expliquer la valeur de la liberté au monde, à travers notre compassion envers ceux que nous aimons, à tel point que nous sommes prêts à sacrifier notre propre liberté. Il y a peu de chances que je sorte d’ici en homme libre, et je suis prêt à cela. »

De quoi était-il accusé ?

R. M. Wong et ses alliés étaient accusés d’avoir organisé une manifestation devant le quartier général de la police de Hong Kong le 21 juin 2019, et d’y avoir pris part. Des milliers de personnes avaient participé à la manifestation qui visait à demander l’ouverture d’une enquête sur l’usage de la force par les policiers contre les manifestants prodémocratie à Hong Kong.

Le Conseil de la démocratie de Hong Kong, une organisation établie à Washington qui se consacre à la préservation des libertés dans l’île, a condamné la décision du tribunal et demandé la libération des militants.

« Ne vous y trompez pas, lorsqu’ils ont plaidé coupable devant le tribunal aujourd’hui, ce n’était pas un jugement à leur encontre, mais plutôt un jugement contre un système judiciaire empoisonné de Hong Kong, qui n’est plus indépendant ou capable de rendre justice », a déclaré le directeur général Samuel Chu dans un communiqué.

Que risque-t-il ?

Les personnes reconnues coupables d’avoir pris part à un rassemblement illégal risquent jusqu’à cinq ans de prison selon la gravité de l’infraction. M. Wong est ses acolytes ont été emprisonnés après leur passage à la cour, lundi, ce qui laisse présager qu’ils recevront des peines de prison lors de leur prochaine comparution, le 2 décembre.

Agnes Chow a écrit dimanche sur Facebook : « Si je suis condamnée, ce sera ma première fois en prison. Bien que je dise que je me suis préparée mentalement à cela, j’ai toujours un peu peur. »

Quels sont les impacts possibles sur le mouvement de contestation ?

Il est difficile de le savoir, mais chose certaine, les autorités de Hong Kong utilisent des tactiques de plus en plus agressives pour tenter de juguler le mouvement prodémocratie qui balaie l’île. La distanciation physique pour combattre la COVID-19 a aussi été une occasion pour Pékin de réaffirmer sa mainmise sur Hong Kong en interdisant les rassemblements de plus de quatre personnes.

Les manifestations des dernières années ont pris fin au début de l’année 2020, avec l’arrivée de la COVID-19 et une certaine fatigue dans le mouvement. Plus de 10 000 manifestants ont été arrêtés ces dernières années et passent en cour ces jours-ci.

Ce mois-ci, huit élus prodémocratie ont été arrêtés au sujet de leur participation à une réunion chaotique qui a eu lieu à l’Assemblée législative en mai. Tout le camp prodémocratie de Hong Kong a par la suite démissionné après que Pékin a autorisé le renvoi de quatre membres du groupe de l’Assemblée législative.

– Avec la collaboration de l’Agence France-Presse