(Hong Kong) Les éditeurs hongkongais ont été priés de supprimer de certains manuels scolaires des contenus « sensibles », ont rapporté jeudi des médias, dans un contexte de contrôle grandissant de la liberté d’enseignement dans la ville après l’adoption d’une loi draconienne sur la sécurité nationale.

L’évocation de la « désobéissance civile », des photos de certains slogans du mouvement de contestation ainsi que les noms de certains partis politiques ont été retirés d’ouvrages utilisés dans le cadre des cours de culture générale dispensés à l'école.

La censure est un moyen de mettre fin à toute dissidence dans le territoire hongkongais secoué l’an passé par des mois de manifestations parfois violentes en faveur de plus de démocratie.  

L’éducation est l’un des domaines qui suscitent la plus grande colère de la Chine, la classe politique hongkongaise fidèle à Pékin estimant que certaines écoles offrent un soutien aux manifestants prodémocratie.

Le cours de culture générale, appelé « Liberal studies », dispensé à l'école afin de forger l’esprit critique, est devenu une bête noire pour la Chine alors que la classe politique pro-Pékin à Hong Kong a demandé la mise en place d’une éducation plus « patriotique ».

Le syndicat des enseignants professionnels de Hong Kong (HKPTU) a accusé le Bureau de l’éducation hongkongais, dont un des services a exigé ces différents changements, de censure politique.  

« Il édulcore ou même déforme la réalité de la société », a déclaré le HKPTU, appelant les autorités à garantir la liberté d’enseignement sur le territoire.

L’accord de rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine prévoyait de garantir jusqu’en 2047 à Hong Kong certaines libertés, notamment celles d’expression et de la presse, inconnues en Chine continentale.  

La loi sur la sécurité nationale, entrée en vigueur fin juin, a rendu du jour au lendemain certains propos politiques illégaux. Les contrevenants sont passibles de longues peines d’emprisonnement.

Cette législation, dont le tenu a été tenu secret jusqu’à sa promulgation, a déjà conduit des écoles et des bibliothèques à retirer des livres de leurs rayonnages.

Le gouvernement de Hong Kong s’est défendu de toute censure politique, affirmant que ces corrections aideront les étudiants à « développer des valeurs positives ».