(Washington) Les États-Unis ont mis en doute jeudi la « crédibilité » des chiffres communiqués par la Chine au sujet du regain de cas de nouveau coronavirus à Pékin, appelant à l’envoi d’observateurs « neutres ».

Le ministère chinois de la Santé a fait état de 158 cas recensés depuis la semaine dernière dans la capitale chinoise qui compte 21 millions d’habitants, tout en assurant que l’épidémie était « sous contrôle ».

« J’aimerais croire que leurs chiffres » sont « plus proches de la réalité que ce qu’on a constaté à Wuhan et dans d’autres zones de la Chine, mais cela reste à voir », a dit à des journalistes le secrétaire d’État américain adjoint pour l’Asie de l’Est, David Stilwell.

Washington accuse les autorités chinoises d’avoir menti sur leur bilan officiel, qui fait état actuellement de près de 83 300 cas dont plus de 4600 décès depuis que la maladie COVID-19 a été signalée pour la première fois dans la ville de Wuhan fin 2019.

Le gouvernement de Donald Trump estime aussi que Pékin a dissimulé l’ampleur et la gravité initiale de l’épidémie, ce qui a facilité la propagation du virus qui a tué plus de 450 000 personnes à travers le monde et contraint les gouvernements à confiner leur population et à mettre donc leur économie à l’arrêt.

« Quand il s’agit de données, la crédibilité c’est important. Et une fois qu’on a perdu toute crédibilité, c’est très difficile de la retrouver », a estimé David Stilwell, citant des « évaluations très crédibles et non politisées émanant de publications scientifiques » selon lesquelles il serait tout simplement « impossible » que le bilan officiel chinois corresponde à la réalité alors qu’il pourrait être « dix fois » plus élevé.

Selon lui, « la seule manière » de « rétablir » la crédibilité de la Chine serait « d’accepter le déploiement d’observateurs neutres qui aident à comprendre ce qui s’est passé exactement » au début de la pandémie.

Le diplomate a assuré que le secrétaire d’État américain Mike Pompeo avait exprimé clairement cette demande de « transparence » au haut responsable chinois Yang Jiechi lors de leur réunion de crise mercredi à Hawaii.

La controverse sur la gestion du coronavirus a nettement détérioré les relations déjà tendues entre les deux premières puissances mondiales.