(Sihanoukville) Plusieurs dizaines de touristes qui étaient restés bloqués sur un navire de croisière après qu’on eut découvert qu’une passagère débarquée auparavant était porteuse du coronavirus ont débarqué mercredi au Cambodge, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Ils ont tous été testés négatifs au virus qui a fait déjà plus de 2000 morts en Chine, a déclaré un responsable cambodgien.

Le bateau s’apprêtait à quitter le port de Sihanoukville (sud) dans la soirée avec plus de 700 membres d’équipage à bord. Les examens les concernant sont encore en cours.

La croisière sur le paquebot américain avait tourné au mauvais feuilleton pour les 1455 passagers, venus en majorité des États-Unis, du Canada, d’Europe ou d’Australie.  

Ils avaient embarqué le 1er février à Hong Kong et devaient poursuivre leur voyage au Japon.

Mais, alors que des dizaines de cas de contamination, dont deux mortels, étaient recensés dans l’ancienne colonie britannique, le paquebot s’était vu interdire d’accoster dans l’archipel nippon, puis à Taïwan, aux Philippines, sur l’île américaine de Guam et en Thaïlande.

Il avait finalement été autorisé à rallier le port de Sihanoukville.

Plus de 1200 passagers avaient alors débarqué, accueillis pour certains par le premier ministre cambodgien Hun Sen, à grand renfort de fleurs et d’accolades.  

L’homme fort du pays, proche allié de Pékin qui investit des milliards de dollars dans le royaume, avait raillé « la maladie de la peur » entretenue, selon lui, par les autres pays sur le coronavirus. Il avait aussi assuré qu’aucune personne à bord n’était infectée.

En réalité, seule une vingtaine de passagers qui se disaient souffrants avaient été testés, les autres s’étant vu seulement prélever leur température.  

Une touriste américaine de 83 ans, qui avait pris un vol via la Malaisie pour rentrer chez elle, avait finalement été diagnostiquée positive le 15 février à Kuala Lumpur.  

Depuis, quelque 230 passagers étaient restés confinés sur le bateau en attendant le résultat de leurs tests.

« Je suis juste reconnaissante que le Cambodge nous laisse entrer », a déclaré mercredi une passagère à sa descente du navire.

Environ 700 touristes qui avaient débarqué la semaine dernière et gagné Phnom Penh dans la foulée ont également été testés négatifs.

Mais des interrogations demeurent sur les quelque 400 passagers qui, comme la patiente américaine infectée, ont déjà quitté le Cambodge pour regagner leur domicile.

Des observateurs craignent une propagation de l’épidémie, accusant les autorités cambodgiennes d’avoir agi de manière précipitée sans respecter les consignes de prudence.  

Un autre bateau de croisière est encore plus dans la tourmente en Asie.

Plus de 620 cas de coronavirus ont été détectés à ce jour parmi les passagers du Diamond Princess, en quarantaine à Yokohama dans la banlieue de Tokyo. Un premier groupe de passagers, testés négatifs, a quitté le bateau après 14 jours de quarantaine.

Une réunion sur le coronavirus entre les ministres des Affaires étrangères chinois et de l’Asean (l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est) doit se tenir jeudi au Laos.