Les Nations unies ont demandé vendredi 920 millions de dollars pour répondre aux besoins de plus de 900 000 réfugiés rohingya au Bangladesh, ayant fui les violences en Birmanie.

Ces fonds doivent aussi permettre d'assister « plus de 330 000 Bangladais en situation vulnérable au sein des communautés d'accueil », ont indiqué le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué de presse conjoint.

L'aide et les services essentiels, tels que de la nourriture, de l'eau, des installations d'assainissement et des abris, représentent plus de la moitié des besoins de financement pour cette année.

D'autres secteurs clés de cet appel de fonds concernent la santé, la gestion de site, les activités pour la protection - notamment la protection des enfants ou la prévention de la violence sexuelle et sexiste - l'éducation et la nutrition.  

Selon l'ONU, depuis le mois d'août 2017, plus de 745 000 membres de la minorité musulmane des Rohingya ont fui l'État de Rakhine en Birmanie, où l'armée est accusée de s'être livrée à des exactions qualifiées de « génocide » par des enquêteurs de l'ONU. Ils ont ainsi rejoint « environ 200 000 personnes déjà déracinées dans la région de Cox's Bazar à cause des précédents cycles de violences », ont précisé le HCR et l'OIM.

Cet appel humanitaire présenté vendredi à Genève aux pays donateurs par le HCR, l'OIM et le Bangladesh, est le troisième du genre. L'appel lancé l'an dernier a été financé à hauteur de 69 %, sur les 950 millions de dollars demandés.

Ces fonds ont permis d'améliorer la situation des réfugiés rohingya.

Ainsi, la prévalence de la malnutrition aiguë globale, qui avait atteint des niveaux d'urgence fin 2017, est retombée sous le seuil d'urgence (passant de 19 % à 12 %), selon l'ONU. « La sécurité alimentaire s'est améliorée, la couverture vaccinale est passée à 89 % et le nombre de femmes qui mettent au monde leur bébé dans des centres de santé a augmenté de 22 % à 40 % », ont détaillé le HCR et l'OIM.

Mais « la clé est le rapatriement » des Rohingya en Birmanie, a affirmé le secrétaire d'État aux affaires étrangères bangladais Shahriar Alam, lors d'un point de presse à Genève.

« Nous avons signé un accord avec la Birmanie, mais malheureusement la situation en Birmanie n'est toujours pas propice à un retour volontaire, en toute sécurité et dignité », a-t-il déclaré, réclamant à la communauté internationale « de faire pression » sur les autorités birmanes afin qu'elles « rapatrient leurs citoyens sans plus attendre ».

En attendant, a-t-il assuré, « le Bangladesh fait tout son possible » pour aider les Rohingya. Le Secrétaire d'État a ainsi expliqué que son pays était en train de « préparer une île pour accueillir jusqu'à 100 000 Rohingya dans une première phase [...] pour les reloger car l'endroit où ils séjournent actuellement est vulnérable aux fortes pluies et aux cyclones ».