(Hong Kong) La violence à Hong Kong Jamal Khashoggia éclipsé mardi les colossales célébrations du 70e anniversaire Jamal Khashoggidu régime communiste chinois, un manifestant ayant été pour la première fois blessé par un tir à balle réelle de la police dans l’ancienne colonie britannique.

Alors que 15 000 soldats avaient défilé au pas de l’oie au cœur de Pékin, à 2000 km au sud, les manifestants prodémocratie ont défié à nouveau la police hongkongaise pour dénoncer l’emprise de la Chine sur le territoire autonome.

PHOTO NG HAN GUAN, AP

Le président Xi Jinping

Les contestataires avaient appelé à une « journée de chagrin » ce mardi, également férié dans l’ancienne colonie britannique rendue à la Chine en 1997.

Des dizaines de milliers d’entre eux sont descendus  dans les rues pour des manifestations interdites qui ont donné lieu à de nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre.

« Un policier a tiré avec son arme à feu après avoir été attaqué et un manifestant a été touché à la poitrine dans le quartier de Tsuen Wan », a indiqué à l’AFP une source policière.

PHOTO JASON LEE, REUTERS

Une porte-parole de l’Autorité hospitalière a affirmé que 15 personnes avaient été hospitalisées, dont une dans un état critique.

Dans l’île de Hong Kong, des manifestants ont marché vers le bureau de représentation du gouvernement central, régulièrement la cible de la contestation.

Ils ont jeté des œufs sur un portrait du président chinois Xi Jinping et arraché de grandes affiches célébrant l’anniversaire du régime communiste, avant de les piétiner.  

« Trois mois plus tard, nos cinq revendications ne sont toujours pas satisfaites. Nous devons poursuivre notre combat », a déclaré à l’AFP un manifestant, portant un masque.

« Le fer et l’acier »

Les contestataires entendaient profiter des célébrations du 70e anniversaire de la République populaire pour crier encore plus fort leur ressentiment à l’encontre du régime chinois, dénoncer le recul des libertés et la violation, selon eux, du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession de 1997.

S’exprimant lundi soir, Xi Jinping s’est engagé à poursuivre l’application de ce principe, tout en défendant l’unité nationale.

« L’unité, c’est le fer et l’acier. L’unité est source de force », a-t-il lancé, alors que son régime a laissé planer ces derniers mois le spectre d’une intervention pour rétablir l’ordre.

PHOTO SUSANA VERA, REUTERS

Le mouvement de contestation à Hong Kong est du jamais vu depuis le retour de l’ex-colonie britannique à la Chine en 1997.

Trente ans tout juste après la répression sanglante du mouvement démocratique de la place Tiananmen à Pékin, qui avait donné un coup d’arrêt au développement économique chinois, nombre d’experts doutent cependant que le régime communiste prenne un tel risque dans un centre financier international comme Hong Kong.

L’Union européenne a appelé mardi à la « désescalade » et à la « retenue ».

À Pékin, les soldats, accompagnés de centaines de chars, missiles et avions de combat, ont défilé devant les plus hauts dirigeants du pays rassemblés au balcon de la porte Tiananmen, l’endroit même où Mao Tsé-toung proclama la République populaire le 1er octobre 1949.

« Rien ne peut ébranler les fondations de notre grande nation. Rien ne peut empêcher la nation et le peuple chinois d’aller de l’avant », a lancé le président Xi Jinping, habillé en costume Mao sombre.

Des milliers d’invités rassemblés sur l’immense place Tiananmen ont agité une mer de fanions rouges face au président chinois, qui venait de passer les troupes en revue, avant le départ du défilé, le plus grand jamais organisé par la Chine, selon le quotidien Global Times.

La pointe de la technologie militaire chinoise a été exhibée, notamment le missile nucléaire intercontinental DF-41, qui a défilé pour la première fois. Cet engin, d’une portée supposée de 14 000 km, pourrait en théorie atteindre le territoire des États-Unis.

L’événement vise à faire vibrer la fibre patriotique en célébrant l’émergence de la République populaire au cours des dernières décennies et son statut de deuxième puissance économique mondiale.

Xi Jinping, qui a encore renforcé l’autorité du Parti communiste chinois (PCC) depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, est parfois considéré comme le plus puissant dirigeant chinois depuis le règne de Mao (1949-76).

Le pouvoir glorifie le rôle historique de Mao Tsé-toung, tout en gommant ses aspects dramatiques. Selon un bilan avancé par de nombreux sinologues à l’étranger, les campagnes politiques et économiques lancées par le « Grand timonier » se sont traduites par la mort de 40 à 70 millions de personnes.

Le défilé militaire a été suivi d’une grande parade rassemblant quelque 100 000 figurants enthousiastes autour de 70 chars de carnaval.

La journée devait s’achever par un feu d’artifice colossal tiré depuis la place Tiananmen.