(Wellington) Le gouvernement néo-zélandais a publié lundi un projet de loi, attendu de longue date, pour libéraliser l’avortement, qui sera considéré comme relevant du domaine de la santé et du choix des femmes plutôt qu’un crime.

Aux termes de ce projet, qui sera présenté jeudi au Parlement, une femme pourra se faire avorter jusqu’à la vingtième semaine de grossesse et sur avis médical au delà.

La Nouvelle-Zélande est actuellement dotée de lois restrictives sur l’avortement. Il est considéré comme un crime mais une faille juridique permet à une femme d’avorter si deux médecins conviennent que la grossesse la met en danger physique ou mental.

Selon des chiffres officiels, environ 13 000 avortements ont été pratiqués l’an dernier dans le pays, dont 57 après la vingtième semaine de grossesse.  

« L’avortement est la seule procédure médicale qui demeure un crime en Nouvelle-Zélande. Il est temps que cela change » et que « la loi soit similaire à celle de nombreux autres pays développés », a déclaré le ministre de la Justice Andrew Little en présentant le projet de loi dont l’élaboration a nécessité des mois de tractations au sein de la coalition tripartite.

Le projet de loi prévoit également d’établir des « zones de sécurité » de 150 m autour des cliniques pratiquant l’avortement afin d’éviter aux femmes d’être harcelées par des manifestants opposés à l’avortement.

Le vote au Parlement dépendra davantage des convictions individuelles des députés que de leurs appartenances partisanes.

Le groupe pro-avortement Aotearoa s’est félicité de cette annonce mais s’est interrogé sur la nécessité de la limitation à vingt semaines de grossesse.