(Pékin) La Chine a déploré mardi «l’ingérence flagrante» du président américain, au lendemain de ses propos sur les manifestations à Hong Kong.

Pékin exhorte les États-Unis à «parler et à agir avec prudence et à cesser d’intervenir dans les affaires intérieures de Hong Kong», a déclaré devant la presse Geng Shuang, un porte-parole de la diplomatie chinoise.  

M. Trump a estimé lundi que les manifestants hostiles au gouvernement pro-Pékin qui ont envahi pendant plusieurs heures le Parlement de Hong Kong étaient «en quête de démocratie».  

AP

Geng Shuang

«Je pense que la plupart des gens veulent la démocratie. Malheureusement, certains gouvernements ne veulent pas de la démocratie», a déclaré M. Trump à des journalistes depuis la Maison-Blanche après avoir jugé «très triste» la situation à Hong Kong.

«Nous déplorons et nous nous opposons fermement à l’ingérence flagrante» des États-Unis «dans les affaires intérieures de la Chine», a commenté M. Geng.

La crise qui secoue Hong Kong depuis trois semaines a franchi un nouveau palier lundi, jour anniversaire de la rétrocession de l’île à la Chine en 1997.

Lundi soir, des dizaines de manifestants hostiles au gouvernement pro-Pékin, casqués et masqués, sont parvenus à envahir l’hémicycle du Conseil législatif, le Parlement hongkongais, après avoir forcé un barrage de police.

Chariot en fer rempli d’objets divers, barres métalliques, pinces gigantesques, les manifestants ont fait feu de tout bois pour abattre les portes vitrées du bâtiment, pour finir après six heures de coups de boutoir par faire irruption dans l’hémicycle.

Dans la nuit de lundi à mardi, la police antiémeute a finalement repris le contrôle du Parlement local.  

Lors d’une conférence de presse avant l’aube de mardi, Carrie Lam, qui dirige l’exécutif de Hong Kong et bat des records d’impopularité, a condamné l’invasion «extrêmement violente» du Parlement.

Évoquant des événements «bouleversants et choquants», elle a dit espérer que la société «revienne à la normale aussi vite que possible».