(Karachi) Un homme a pendu sa femme, testée séropositive dans une région du sud du Pakistan récemment frappée par une épidémie de VIH attribuée à de mauvaises pratiques médicales.

La victime, une mère de quatre enfants âgée de 32 ans qui habitait dans un village du district de Shikarpur, a été «étranglée par son mari et pendue à un arbre devant sa maison», a déclaré Roshan Ali, un policier.

Le suspect, qui soupçonnait sa femme d’une liaison extraconjugale, a été arrêté, a-t-il poursuivi. Ses complices, qui l’ont aidé à la pendre, sont toutefois encore en fuite.

Shikarpur est voisin de Ratodero, un sous-district où 681 personnes (dont 537 enfants âgés de deux à 12 ans) ont été récemment testées positives au VIH, selon les derniers chiffres officiels communiqués dimanche.

La province du Sindh, où se trouvent Shikarpur et Ratodero, est de longue date en proie à la pauvreté et la population, peu éduquée, y est généralement mal informée des modes de contamination au VIH.

«L’utilisation de seringues usagées pourrait être une des causes de la propagation de la maladie», a déclaré dimanche Zafar Mirza, conseiller à la santé auprès du premier ministre Imran Khan, ajoutant que plus de 21 000 personnes avaient été testées dans cette zone.

Les enquêteurs disent qu’un pédiatre, lui-même séropositif, est peut-être à l’origine de la contamination de Ratodero. Emprisonné, il nie avoir inoculé sciemment le virus aux patients.

Le Pakistan a longtemps été considéré comme un pays où la prévalence du VIH était faible. Mais le virus se propage désormais à un rythme inquiétant, en particulier chez les toxicomanes et les travailleurs du sexe.

Avec quelque 20 000 nouveaux cas de séropositivité recensés pour la seule année 2017, le rythme de propagation de la maladie au Pakistan est le 2e plus rapide en Asie, selon des statistiques de l’ONU.

Ce pays, dont la population est en croissance rapide, souffre d’un manque d’infrastructures médicales, longtemps négligées par les autorités. Si bien que les communautés rurales pauvres sont particulièrement vulnérables face aux pratiques médicales douteuses.