Après une journée détendue agrémentée d'une partie de golf, le président américain Donald Trump devrait entrer lundi dans le vif du sujet de sa tournée asiatique et s'entretenir de la crise nord-coréenne avec les dirigeants japonais.

M. Trump doit rencontrer l'empereur du Japon, les milieux d'affaires américains et japonais et avoir un tête-à-tête avec le premier ministre nippon Shinzo Abe suivi d'une conférence de presse commune.

Le président américain a aussi indiqué sur Twitter qu'il suivait de près la situation au Texas, où une fusillade dans une église dimanche a fait 26 morts, selon un dernier bilan.

Arrivé dimanche en milieu de matinée sous un ciel radieux sur la base militaire américaine de Yokota, à une quarantaine de kilomètres de Tokyo, M. Trump avait entamé devant les soldats sa visite sur une note belliqueuse.

«Personne, aucun dictateur, aucun régime et aucune nation ne devrait, jamais, sous-estimer la détermination de l'Amérique», avait-il lancé, après avoir enfilé un blouson d'aviateur, dans une allusion à peine voilée à la Corée du Nord.

«Nous ne céderons jamais, nous n'hésiterons jamais et ne faiblirons jamais dans la défense de notre peuple, de notre liberté et de notre grand drapeau américain», a-t-il déclaré.

Il a cependant affiché un ton plus conciliant en déclarant ultérieurement dans une interview accordée à la télévision américaine qu'il serait «tout à fait ouvert» à rencontrer le leader nord-coréen Kim Jong-Un, tout en estimant qu'il était «bien trop tôt» pour le faire.

«Relation étroite»

Ce premier voyage en Asie du président Trump, le plus long dans la région d'un chef d'État américain depuis un quart de siècle, intervient après des mois de surenchère verbale entre Washington et Pyongyang, dont le programme nucléaire avance à grands pas.

La Corée du Nord l'a de son côté prévenu dimanche par l'intermédiaire du journal du parti unique, le Rodong Sinmun, qu'il devait s'abstenir de toute «remarque irresponsable», le qualifiant de «spirituellement instable».

M. Trump a pris soin de rassurer le Japon sur l'engagement de Washington envers la sécurité de ce pays dont l'île septentrionale de Hokkaido a été survolée à deux reprises par des missiles nord-coréens et que Pyongyang a menacé de «couler».

«Le Japon est un partenaire précieux et un allié crucial» des États-Unis, a-t-il déclaré.

De son côté, M. Abe a dit vouloir «renforcer plus encore les liens de l'alliance américano-japonaise, fondée sur des relations de confiance et d'amitié avec le président Trump».

Les deux hommes ont développé des liens personnels dès l'élection de Donald Trump en novembre 2016.

Neuf mois après leur première partie en Floride, les deux amateurs de golf sont repartis dimanche ensemble sur les verts, au Japon cette fois et dans un club chic dont le parcours servira pour les jeux Olympiques de 2020.

«On va se régaler», s'était réjoui à l'avance Donald Trump, tandis que M. Abe a tweeté plus tard en anglais: «Une partie de golf avec un merveilleux ami (le président Donald J. Trump), pleine d'une conversation animée».

«Notre relation est vraiment extraordinaire. Nous nous aimons bien et nos pays s'aiment», a déclaré Donald Trump à la presse avant un dîner dans un restaurant huppé du quartier du luxe de Ginza. «Je pense que nous n'avons jamais été aussi proches du Japon que nous le sommes maintenant».

«L'étroitesse de la relation est sans précédent et le degré d'alignement des stratégies américaine et japonaise au sujet de la péninsule coréenne, mais aussi sur (d'autres questions) est également sans précédent», a commenté un haut responsable américain.

«Droits de l'homme»

M. Abe déclare soutenir la politique de Donald Trump consistant à exercer un maximum de pression sur le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un et à affirmer que «toutes les options» sont sur la table, sous-entendu y compris militaire.

Le président américain devrait également rencontrer les familles de Japonais enlevés par des agents nord-coréens à la fin des années 1970 et au début des années 1980, une question sensible qui hante encore les Japonais. Pyongyang avait avoué en 2002 de tels enlèvements destinés à former des espions nord-coréens à la langue, la culture et les coutumes japonaises.

«L'attention va être portée sur la question trop souvent éludée des droits de l'homme en Corée du Nord», a indiqué un responsable de la Maison-Blanche.

Après Tokyo puis Séoul, le président américain doit se rendre en Chine. Il participera ensuite au sommet de l'Apec au Vietnam et de l'Asean à Manille et a annoncé dimanche prévoir aussi de rencontrer au Vietnam le président russe Vladimir Poutine dont il souhaite «l'aide sur la Corée du Nord».