Le Japonais arrêté après la découverte chez lui de neuf victimes dépecées et en état de putréfaction a avoué les avoir tuées sur une période de deux mois, après être entré en contact avec elles sur Twitter, a rapporté mercredi la presse locale.

L'homme de 27 ans a également dit avoir «attaqué» les huit femmes parmi les neuf victimes, a précisé la chaîne de télévision Fuji TV, employant un euphémisme utilisé par les médias japonais pour les agressions sexuelles.

Les enquêteurs interrogeaient toujours mercredi le suspect qui, selon la presse, a admis avoir arraché la chair des corps, l'avoir jetée aux ordures puis avoir répandu de la litière pour chat sur les restes, pour tenter de dissimuler les preuves.

Quelque 240 morceaux d'os en tout, appartenant à huit femmes et un homme, dont des têtes et des membres, ont été découverts dans des glacières et des caisses chez lui, a écrit le quotidien Tokyo Shimbun.

«Dans la glacière»

Ce fait divers particulièrement sordide a abasourdi le Japon, un pays jouissant d'un taux de criminalité extrêmement bas. Des photographies du banal petit immeuble situé à Zama, dans la grande banlieue de Tokyo, qui cachait ces drames se sont invitées à la Une des journaux japonais.

«L'appartement de la tuerie», affichait mercredi le tabloïd Nikkan Sports. «Un meurtre par semaine» s'indignait Sports Nippon.

Des précisions ont émergé sur la manière dont les enquêteurs sont remontés jusqu'au suspect en utilisant le même moyen que lui pour attirer ses proies: Twitter.

La police est parvenue jusqu'à lui après s'être intéressée à la disparition d'une femme de 23 ans qui aurait exprimé sur ce réseau social son intention de mourir.

Son frère avait réussi à pirater son compte Twitter et, y trouvant un pseudonyme suspect, avait tweeté la disparition de sa soeur, ont rapporté les grands médias japonais. Une femme lui a alors dit reconnaître le pseudonyme, et le frère lui a demandé de contacter cette personne tandis qu'il avertissait la police, a précisé le quotidien Yomiuri Shimbun.

Cette femme est parvenue à convaincre le suspect de se rendre dans une gare, où des enquêteurs l'attendaient et l'ont suivi jusque chez lui, selon les médias. Dès qu'il est entré, la police a frappé à la porte et a trouvé un sac blanc appartenant à la jeune disparue, a indiqué le Yomiuri.

Lorsque les enquêteurs ont demandé où elle se trouvait, l'homme a simplement répondu «dans la glacière», en montrant celle-ci du doigt, selon le quotidien.

Odeur fétide

Il aurait aussi dit que quatre de ses victimes étaient encore adolescentes, quatre autres âgées d'une vingtaine d'années, tandis que la neuvième approchait la trentaine.

Il leur proposait de les aider à concrétiser leurs intentions suicidaires, selon le quotidien Mainichi Shimbun, selon lequel l'homme s'était installé dans le logement situé à l'étage d'un petit immeuble le 22 août.

Il a également raconté aux enquêteurs avoir tué sa première victime, une jeune femme qu'il connaissait, peu après avoir emménagé, et qu'il lui avait fallu trois jours pour la dépecer, a écrit le Yomiuri. Il avait ensuite assassiné son petit ami, qui demandait où elle se trouvait, selon le même journal, citant des sources policières.

La police estime pour le moment qu'il a agi seul, selon le Tokyo Shimbun. Mais ses motifs ne sont pas clairs et les enquêteurs se demandent comment il lui a été possible de tuer une personne par semaine sans que l'attention de ses voisins ne soit attirée par des altercations ou des cris, note le Tokyo Shimbun.

Les voisins ont depuis dit avoir remarqué une odeur fétide. Le suspect a expliqué qu'il avait gardé des parties des corps, de peur de se faire prendre s'il les jetaient.

Pour l'heure, il a été mis en examen pour avoir découpé un seul cadavre, les enquêteurs rassemblant encore des preuves pour établir formellement sa responsabilité dans les neuf meurtres qu'il a reconnus.

REUTERS

Quelque 240 morceaux d'os en tout, appartenant à huit femmes et un homme, dont des têtes et des membres, ont été découverts dans des glacières et des caisses chez lui, a écrit le quotidien Tokyo Shimbun.