Donald Trump a de nouveau prévenu que les États-Unis allaient s'occuper du «problème» nord-coréen, avec ou sans la Chine, alors que l'anniversaire samedi du fondateur du régime de Pyongyang pourrait être marqué par un nouveau test nucléaire.

Le régime communiste pourrait, selon de nombreux observateurs, marquer le 105e anniversaire de la naissance de Kim Il-Sung, premier dirigeant du pays, par un nouveau tir de missile balistique ou même son sixième test nucléaire, tous deux interdits par la communauté internationale.

«La Corée du Nord est un problème» qui «sera traité», a affirmé jeudi Donald Trump.

De nombreux signes laissent penser que le site d'essai nucléaire de Punggye-ri est prêt pour un nouveau test souterrain, selon des experts du site 38 North et selon plusieurs responsables américains cités mercredi par la radio Voice of America (VOA).

Selon ces derniers, la Corée du nord aurait «apparemment placé un engin nucléaire dans un tunnel» et pourrait être détoné samedi matin.

Le président républicain répète inlassablement, depuis son élection, qu'il utiliserait toutes les options pour empêcher Pyongyang de se doter de missiles intercontinentaux capables d'exposer les États-Unis à une éventuelle frappe nucléaire, au risque d'une escalade militaire.

Pour l'heure Pyongyang ne semble avoir ni réussi à contruire des missiles d'une portée suffisante pour atteindre le territoire américain ni à intégrer un engin atomique sur un lanceur.

Donald Trump avait annoncé samedi l'envoi vers la péninsule coréenne du porte-avions Carl Vinson, escorté par trois navires-lance-missiles, puis quelques jours plus tard avait évoqué une «armada» comprenant des sous-marins. Un tel porte-avions transporte en général 70 à 80 avions ou hélicoptères, dont une cinquantaine d'avions de combat.

La démonstration de force américaine a appelé mardi la réponde du Nord, qui a dénoncé l'envoi «insensé» de ce groupe aéronaval et a prévenu qu'il était prêt pour la «guerre».

Les médias d'État nord-coréens ont affirmé que le numéro un du régime, Kim Jong-Un, avait en personne supervisé des manoeuvres militaires consistant dans le parachutage de commandos des forces spéciales qui sont tombés «comme la grêle» pour «aller détruire sans pitié des cibles ennemies».

«Ordres du parti»

Peu avant sa nouvelle mise en garde jeudi à la Corée du Nord, le président américain, qui a déjà affirmé à plusieurs reprises être prêt à régler seul ce «problème», avait fait preuve d'optimisme, dans un tweet matinal.

«J'ai une grande confiance dans le fait que la Chine va très bien s'occuper de la Corée du Nord», a-t-il écrit. «S'ils ne peuvent pas, les États-Unis avec leurs alliés s'en chargeront!»

Washington considère que la Chine, alliée de la Corée du Nord, a les moyens de convaincre son voisin d'abandonner son programme nucléaire.

Cette poussée de fièvre n'était toutefois pas palpable jeudi matin à Pyongyang, où Kim Jong-Un, vêtu d'un costume sombre, a inauguré en grande pompe et dans une fraîcheur printanière un imposant complexe résidentiel fort de plusieurs gratte-ciel.

Il a ainsi coupé le ruban rouge du complexe de Ryomyong Street, qui rassemble plusieurs immeubles et tours abritant quelque 5000 logements.

Le premier ministre Pak Pong-Ju en a profité pour faire un éloge de Kim Jong-Un, avant d'expliquer que le projet constituait la démonstration de «l'esprit de dévouement de notre population et de notre armée à mettre en oeuvre, quoi qu'il arrive, les ordres du parti». Et surtout, pour parvenir à une «victoire contre les sanctions impérialistes».

Le nouveau complexe est sorti de terre non loin du Palais du Soleil Kumsusan, où repose notamment le corps de Kim Il-Sung.