L'ancien président sud-coréen Kim Young-Sam, devenu en 1993 le premier président civil après 30 ans de domination militaire, est mort samedi à l'âge de 87 ans, a-t-on appris de sources hospitalières.

Kim Young-Sam, qui a dirigé la Corée du Sud entre 1993 et 1998, souffrait d'une infection du sang. Il avait été hospitalisé il y a quelques jours en raison d'une forte fièvre, a précisé à la presse le directeur de l'hôpital national de Séoul Oh Byung-Hee.

Deux événements majeurs ont marqué son mandat présidentiel : la première crise nucléaire avec la Corée du Nord en 1994 et la signature d'un plan de sauvetage de 58 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI), lors de la crise financière asiatique de 1997-1998.

Figure emblématique du mouvement prodémocratie, il avait été assigné à résidence deux fois pour une durée totale de deux ans au début des années 80.

Il avait été candidat aux premières élections présidentielles libres du pays en 1987, mais face à une opposition divisée, l'ancien général Roh Tae-Woo avait été élu.

Il avait vaincu Kim Dae-Jung aux élections de 1992 et pris ses fonctions l'année suivante, devenant le troisième président civil du pays et le premier depuis 1962.

À la tête du pays, Kim a lancé une campagne anticorruption marquée par l'arrestation de ses deux prédécesseurs Chun Doo-Hwan et Roh, condamnés tous deux à de lourdes peines de prison, mais n'ayant purgé que deux ans avant de bénéficier d'une grâce présidentielle.

Mais la politique anticorruption de Kim a été ternie par l'arrestation de son fils, reconnu coupable d'évasion fiscale.

Le début du mandat présidentiel de Kim a été marqué par la première crise nucléaire avec la Corée du Nord, provoquée par l'annonce par Pyongyang en 1993 de son retrait du Traité de non-prolifération nucléaire. Au plus fort de cette crise, l'armée américaine avait étudié la possibilité d'une frappe contre les installations nucléaires nord-coréennes de Yongbyon, une initiative à laquelle Kim s'était vigoureusement opposé, estimant qu'elle mènerait à un conflit à grande échelle.

La fin de sa présidence a été assombrie par la crise financière asiatique, encore désignée en Corée du Sud comme la crise du FMI, en raison de l'importance du prêt négocié avec le Fonds monétaire international, à des conditions qui ont été perçues par les Sud-Coréens comme une humiliation nationale.