L'opposante birmane et prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi a livré de rares commentaires au sujet des Rohingya, affirmant qu'il faut être «très très prudent» sur le statut de cette minorité dont l'exode provoque l'indignation de la communauté internationale.

Aung San Suu Kyi, qui a été critiquée pour son silence au sujet des 1,3 million de Rohingya musulmans confrontés à des violences communautaires et des lois discriminatoires dans son pays majoritairement bouddhiste, est restée très mesurée dans une interview publiée mardi soir sur le site du Washington Post.

Le gouvernement examine les statuts de citoyenneté des Rohingya, qui sont jusqu'à présent apatrides, et «devrait procéder très rapidement et de façon transparente, avant de décider des prochaines étapes du processus», a-t-elle déclarée au quotidien américain.

Sur la question de savoir si les Rohingya devaient obtenir la nationalité, elle a répondu de manière évasive.

«La protection des droits des minorités est une question sur laquelle il faut être très très prudent et traiter le problème aussi rapidement et efficacement que possible, et je ne suis pas certaine que le gouvernement agisse suffisamment à ce sujet», a-t-elle avancé.

«C'est une question tellement sensible, il y a tellement de groupes ethniques et religieux que ce que l'on fait pour un groupe, peut avoir un impact sur les autres», a-t-elle poursuivi. «C'est une situation extrêmement complexe, ce n'est pas quelque chose qui peut être résolu en une nuit».

Les Rohingya sont considérés comme l'une des minorités les plus persécutées du monde et les drames vécus par des milliers d'entre eux qui tentent de gagner par la mer d'autres pays d'Asie du Sud-Est, ont récemment provoqué l'indignation à travers le monde.