Les Japonais vont pouvoir danser après minuit et jusqu'aux petites heures de l'aube, en vertu d'une nouvelle loi adoptée mercredi qui lève l'interdiction faite aux discothèques de laisser leurs clients se déhancher toute la nuit.

Les clubs de danse n'avaient en principe pas le droit, jusqu'à présent, de laisser les pistes ouvertes de minuit au lever du soleil, la police craignant qu'ils ne favorisent «une atmosphère excessivement hédoniste».

La loi en vigueur encore aujourd'hui, qui date de 1948, en pleine période d'occupation américaine, visait à éviter la débauche de la jeunesse japonaise. Elle avait aussi pour but de freiner la prostitution.

L'application de ce texte s'était considérablement relâchée à partir des années 60, ce qui a permis aux clubs de danse de proliférer.

Mais une nouvelle vague de répression a commencé à la suite de la mort d'une étudiante de 22 ans en 2010, après une bagarre dans un club d'Osaka, si bien que la plupart des discothèques de cette ville de l'ouest ont été fermées.

Parallèlement, cette interdiction de danser après minuit est devenue la cible de vives critiques de la part du secteur de la danse et de l'industrie de la musique.

Leur colère a été relayée par des parlementaires jugeant cette loi désuète et contraire à la volonté du gouvernement de promouvoir le développement culturel de l'archipel, surtout à l'approche des Jeux olympiques de Tokyo en 2020.

Sans compter que la danse est même devenue en 2012 une discipline scolaire.

Selon la nouvelle législation, qui devrait prendre effet en juin 2016, la danse après minuit sera autorisée, mais à condition que soit respectée une luminosité approximativement équivalant à celle des salles de cinéma avant la projection.