Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche à Rangoun pour réclamer l'abolition de lois répressives et la fin des arrestations politiques en Birmanie.

Les manifestants se sont rassemblés pendant environ deux heures devant la mairie de l'ancienne capitale, criant «donnez de pleins droits aux citoyens» et «liberté», ont constaté des journalistes de l'AFP.

Avant la dissolution de la junte en mars 2011, la Birmanie était accusée de détenir quelque 2000 prisonniers de conscience, mais depuis, le nouveau régime a libéré en plusieurs vagues des centaines d'opposants, moines, journalistes ou avocats.

La Birmanie a même assuré cette semaine avoir libéré, comme promis par le président Thein Sein, tous ses prisonniers politiques avant le 31 décembre à la faveur d'une nouvelle amnistie.

Mais les défenseurs des droits de l'Homme se sont montrés sceptiques face à cette annonce. Selon Pyone Cho, militant de Génération 88 qui organisait la manifestation de dimanche, environ 35 prisonniers politiques restent ainsi derrière les barreaux.

«Nous n'acceptons aucune sorte d'arrestation politique», a-t-il déclaré à l'AFP.

Les organisations de défense des droits de l'Homme s'inquiètent également de la création de nouveaux prisonniers politiques en raison d'arrestations qui se poursuivent en accord avec des lois en vigueur, notamment pour manifestations illégales ou en lien avec des saisies de terre.

Les manifestants ont également appelé à l'amendement de la Constitution controversée de 2008 qui réserve un quart des sièges du parlement aux militaires d'active et empêche la leader de l'opposition Aung San Suu Kyi de devenir présidente parce que ses enfants sont britanniques.

Alors qu'un comité parlementaire qui a commencé à travailler sur une réforme du texte il y a quelques mois doit rendre ses conclusions d'ici la fin du mois, le président a apporté son soutien cette semaine à des amendements.

Thein Sein, crédité de réformes spectaculaires qui ont permis la levée de presque toutes les sanctions occidentales, a notamment permis le retour au coeur du jeu politique légal de Suu Kyi, aujourd'hui députée, et engagé des discussions de paix avec les groupes rebelles ethniques.