Un patron d'usine américain a expliqué mercredi être retenu en otage mercredi pour la sixième journée consécutive près de Pékin par ses salariés désireux d'être licenciés pour recevoir des indemnités.

Chip Starnes, récemment arrivé du siège américain de l'entreprise Specialty Medical Supplies pour licencier 30 ouvriers chinois, a été séquestré vendredi par les autres salariés de l'usine, au nombre d'une centaine.

Ces derniers réclament d'être eux aussi licenciés contre des indemnités, a déclaré M. Starnes à l'AFP.

Pour les salariés travaillant depuis longtemps dans l'usine qui a ouvert il y a dix ans, les indemnités pourraient atteindre un an de salaire.

M. Starnes a accepté le principe de leur revendication mercredi, mais affirme que des détails techniques restent à régler.

«Je suis prêt à payer des indemnités de départ à des gens qui ont déjà un emploi pour qu'ils se remettent au travail», a-t-il déclaré.

De son côté, l'agence Chine nouvelle avait rapporté mardi que les ouvriers réclamaient deux mois d'arriérés de salaire non payés.

Alors que le patron américain ne peut pas quitter le site, des négociations sont en cours entre son avocat et des représentants du syndicat officiel du district de Huairou.

«Il faudra peut-être encore au moins un ou deux jours» avant qu'un accord soit trouvé, selon M. Starnes, qui a expliqué qu'il était nourri, pouvait se doucher et que les autorités locales s'assuraient de sa sécurité, mais sans pour autant intervenir pour sa libération.

Les cas de séquestration d'employeurs par des ouvriers sont rares en Chine, mais les conflits du travail sont nombreux.

Beaucoup d'ouvriers craignent notamment que les patrons ferment boutique et disparaissent sans les payer.