L'Indonésie a réussi à déclencher artificiellement d'importantes averses au-dessus des feux de forêts de l'île de Sumatra à l'origine d'une pollution historique à Singapour et en Malaisie, a-t-on appris dimanche de source officielle.

Un avion a ensemencé samedi soir les nuages au-dessus de la province de Bengkalis (nord-ouest), où sévissent la plupart des incendies, déclenchant des trombes d'eau, a indiqué à l'AFP un responsable de l'Agence de gestion des catastrophes, Agus Wibowo.

Les opérations d'ensemencement vont se poursuivre ce dimanche à l'aide de deux appareils, a-t-il précisé.

L'état d'urgence a été déclaré dans la province de Riau, où se situent la plupart des foyers, l'indice de pollution dépassant les 400, soit un niveau «dangereux», selon les autorités.

Trois hélicoptères s'apprêtaient de plus à larguer de vastes quantités d'eau sur les foyers, que les pompiers sur le terrain sont impuissants à éteindre, car ils couvent dans l'épaisse tourbière qui forme le sol de la jungle.

Les incendies ont provoqué un nuage de fumée qui s'est déplacé jusqu'en Malaisie et à Singapour, deux États voisins. Dans cette dernière île, la pollution a atteint vendredi un niveau menaçant pour la vie des personnes âgées et des malades, mais, dimanche, l'indice était revenu à un niveau «modéré».

En Malaisie en revanche, la pollution a atteint un record depuis 16 ans dans certaines régions du sud, en particulier dans la ville de Muar, où les autorités ont demandé la déclaration de l'état d'urgence.

Les autorités indonésiennes et les ONG soupçonnent les plantations d'huile de palme et les groupes de pâte à papier d'avoir allumé les incendies afin de déboiser leurs concessions à moindres frais, ce que les sociétés concernées démentent.