L'Australie a mis ses pas vendredi dans ceux de pays pionniers permettant d'ajouter une troisième catégorie aux passeports pour que les personnes transgenres n'aient plus à se définir comme homme ou femme.

Le procureur général, Mark Dreyfus, a indiqué que cette nouvelle déclinaison, qui entre en vigueur le 1er juillet, simplifiera les choses pour les changements de sexe dans les documents officiels, délivrés par les autorités.

«Nous admettons que les individus puissent être reconnus ou identifiés au sein de la communauté par un genre autre que celui qui leur a été assigné à la naissance, ou par un genre non déterminé», a-t-il déclaré dans un communiqué.

La décision de Canberra intervient après que la Commission australienne des droits de l'homme a recommandé en 2009 que le gouvernement envisage des directives nationales concernant les informations ayant trait au sexe ou au genre.

Les nouvelles instructions établissent ainsi que chaque individu doit pouvoir choisir entre «H (homme), F (Femme) ou X (indéterminé, transgenre, non spécifié)».

Pour le changement de genre, le fait qu'il soit le résultat d'une intervention chirurgicale ou d'un traitement hormonal ne sera pas une condition préalable.

Quand quelqu'un voudra que son genre soit modifié sur tous ses papiers officiels, M.Dreyfus a indiqué que le gouvernement accepterait un certificat médical, un passeport valide depuis plusieurs années avec la mention X ou un certificat de naissance, témoignant du genre voulu.

«Les transsexuels et les transgenres en Australie rencontrent beaucoup de difficulté en essayant de faire en sorte que leur statut officiel corresponde à ce qu'ils vivent», a souligné le procureur Dreyfus.

«Ces directives entraîneront une amélioration pratique pour la vie quotidienne» des transgenres, a-t-il ajouté.

Plusieurs pays avant l'Australie ont légiféré - ou refusé de le faire - pour faciliter la reconnaissance des personnes transgenres.

En France, la Cour de cassation, dont les arrêts fondent le droit, a estimé au début de l'année qu'il n'était possible de changer de sexe à l'état civil que si l'on prouve avoir subi une opération chirurgicale définitive.

Il ne suffit donc pas d'une inadéquation entre le sexe revendiqué et le sexe inscrit sur l'acte de naissance pour obtenir un changement officiel.

La Cour suprême au Népal, un des pays les plus pauvres du monde, a en revanche ordonné cette semaine au gouvernement d'ajouter une catégorie «transgenre» aux passeports.

La justice a donné son feu vert lundi à la modification des passeports après une requête en ce sens d'un citoyen transgenre.

En octobre l'an dernier, le Népal avait accueilli son premier tournoi sportif homosexuel, présenté comme le premier du genre en Asie, avec plusieurs centaines de participants.

En 2011, la haute-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme Navi Pillay avait décrit l'Australie, qui ne reconnaît pas le mariage homosexuel, comme «l'avant-garde du changement» sur ce dossier.

«Les États du monde entier commencent à reconnaître le besoin de refléter la diversité de genre et de sexe», avait-elle déclaré après des décisions en ce sens au Portugal, en Grande-Bretagne et en Uruguay.