Les familles des victimes de l'effondrement d'un immeuble au Bangladesh, qui a fait 1127 morts dans la banlieue de Dacca, se sont recueillies vendredi un mois jour pour jour après le drame, tandis que les proches de disparus attendaient toujours des informations.

Plus de 300 personnes sont toujours portées manquantes, selon les autorités.

Depuis l'accident le 24 avril à Savar, Nasima Begum, 40 ans, a cherché son fils sans relâche. Il était au troisième étage du Rana Plaza, un immeuble de neuf étages où étaient employées plus de 3500 personnes et qui abritait cinq ateliers de confection travaillant pour des marques occidentales.

«J'ai cherché partout, dans les hôpitaux, les morgues, les cimetières, mais je n'ai pas trouvé mon fils», confie à l'AFP cette mère, tenant une photographie à la main, tandis que des familles déposaient des gerbes sur les lieux du drame.

Les autorités ont arrêté leurs recherches dans les ruines le 14 mai, estimant qu'il n'y avait plus aucune chance de retrouver de nouveaux corps.

Selon les responsables des opérations de secours, 2438 personnes ont été extraites vivantes des décombres, dont une miraculée de 18 ans, Reshma, retrouvée 17 jours après le drame.

Mais selon un administrateur du district de Savar, où sont basés des ateliers travaillant notamment pour l'américain Walmart, l'espagnol Inditex et le français Carrefour, «quelque 316 personnes manquent toujours à l'appel».

Des corps retrouvés dans les ruines étaient trop décomposés pour être identifiés. Ils ont été enterrés dans un cimetière de Dacca après prélèvement d'échantillons d'ADN pour être identifiés plus tard, selon les autorités.

«Nous avons conservé des échantillons d'ADN de corps non identifiés avant qu'ils soient enterrés. Nous les ferons correspondre avec ceux de leurs proches pour confirmer leur identité et les ayants droit», a déclaré à l'AFP cet administrateur local, Kamrul Hasan Molla.

Certaines familles rassemblées sur le site exprimaient leur colère contre le gouvernement en demandant une amélioration des normes de sécurité dans les 4.500 usines textiles du pays et un châtiment exemplaire pour les responsables du drame du Rana Plaza, un immeuble construit au mépris des règles en vigueur.

«Ce n'est pas du tout un accident, il s'agit d'un meurtre d'ouvriers, sans précédent dans notre histoire», s'indignait Anik Biswash, un étudiant de Dacca.