Le premier ministre chinois Li Keqiang est arrivé mercredi au Pakistan pour une visite de deux jours visant à développer le commerce entre les deux pays alliés et au cours de laquelle il doit s'entretenir avec le prochain premier ministre Nawaz Sharif.

Le chef du gouvernement de la deuxième économie mondiale était en début de semaine en Inde, où il a plaidé pour une plus grande ouverture de la Chine aux produits locaux pour réduire le déséquilibre commercial entre les deux géants.

L'avion du premier ministre chinois s'est posé en fin de matinée sur le tarmac de l'aéroport militaire Nur Khan de Rawalpindi, ville jumelle de la capitale Islamabad, où il a été accueilli par le président Asif Ali Zardari, selon les images de la télévision publique pakistanaise PTV.

Cette visite doit permettre de développer «la coopération et l'amitié» entre les deux pays, a déclaré à son arrivée M. Li, cité par PTV, ajoutant: «Nous allons renforcer le partenariat stratégique avec le Pakistan quels que soient le contexte et les évolutions internationales».

Au cours de sa visite, M. Li doit aussi s'entretenir avec de nombreux responsables pakistanais dont Nawaz Sharif, chef de la Ligue Musulmane (PML-N), qui a remporté les élections législatives du 11 mai dernier et doit constituer le prochain gouvernement au début du mois de juin.

M. Li est le premier chef de gouvernement étranger à rencontrer M. Sharif depuis la victoire de ce dernier aux élections.

«Normalement, des dignitaires étrangers ne visitent pas un pays lors d'une période de transition (entre deux gouvernements), mais la Chine a estimé que cette visite au Pakistan était nécessaire à ce stade et c'est pourquoi les autorités ont organisé un entretien seul à seul avec Nawaz Sharif», a expliqué à l'AFP, Tariq Fatemi, un ancien diplomate pakistanais.

Le Pakistan et la Chine entretiennent des relations «amicales» depuis des décennies, mais le commerce bilatéral a mis du temps à décoller. Les échanges ont atteint 12 milliards de dollars l'an dernier, en forte augmentation sur un an (+18%), comme sur la décennie (+500%).

Plus de 120 sociétés chinoises sont installées au Pakistan, dont plusieurs construisent des infrastructures ou oeuvrent dans le secteur de l'énergie, Pékin ayant construit deux réacteurs nucléaires au Pakistan.

Une société d'État chinoise a aussi pris officiellement le contrôle en février dernier du port pakistanais de Gwadar, situé tout près du détroit d'Ormuz, où transite le tiers du trafic maritime pétrolier mondial.