Au moins trois personnes ont été tuées et plus d'une trentaine d'autres blessées samedi soir dans un double attentat contre un parti laïc à Karachi, capitale économique du Pakistan, à une semaine seulement des élections législatives, ont indiqué les autorités locales.

Cette attaque visait les bureaux du Muttahida Qaumi Movement (MQM), un parti laïc membre de la coalition sortante à Islamabad et dans la mire des insurgés talibans, ont précisé des responsables.

«Il y a eu une première explosion» contre des bureaux du MQM dans le quartier d'Azizabad de Karachi, a dit à l'AFP Saleem Akhtar Siddiqui, un haut responsable de la police locale. «Une vingtaine de minutes plus tard, une seconde bombe cachée dans un véhicule a explosé dans la même rue tuant trois personnes», a-t-il ajouté.

Un autre responsable de la police et des sources hospitalières ont confirmé ces trois morts et fait état d'au moins 33 blessés.

Le Muttahida Qaumi Movement (MQM) est le principal parti politique à Karachi, mégapole pakistanaise de 18 millions d'habitants minée par une vague de violence sur fond de rivalités ethniques, politiques et économiques, et de montée en puissance des talibans.

Plus tôt dans la journée, un bureau du PTI, la formation de l'ancienne gloire du cricket Imran Khan a été attaqué à Peshawar, la grande ville du nord-ouest du pays, près de la frontière afghane.

Un candidat de la Jamaat-e-Islami (JI, islamiste), Raj Mohammad, a été blessé dans l'explosion d'une bombe cachée en bordure de route dans la zone tribale voisine d'Orakzaï.

Et une bombe a explosé à proximité de la résidence d'un candidat du Parti national Awami (ANP), une autre formation laïque membre de la coalition sortante, à Mardan, ville du nord-ouest du pays.

Au moins 66 personnes ont été tuées depuis le 11 avril dans des attentats liés à la campagne en vue des élections législatives nationales du 11 mai au Pakistan, seul pays musulman doté de l'arme nucléaire.

Les talibans pakistanais du TTP, un groupe islamiste armé hostile à la tenue de ces élections jugées «non-islamiques» et opposé aux partis laïcs, a revendiqué une partie de ces attentats.

Ces violences ne mèneront toutefois pas à un report du scrutin, ont répété cette semaine le gouvernement, l'armée et les principaux partis politiques pakistanais.