Le président birman Thein Sein est attendu à Washington en mai pour une visite historique, signe du soutien des États unis aux réformes birmanes, a-t-on appris jeudi de source parlementaire américaine.

Un responsable américain a parallèlement annoncé l'assouplissement de la politique américaine des visas à l'égard de Rangoon.

Thein Sein sera le premier dirigeant de la Birmanie à se rendre aux États-Unis depuis plus d'un demi-siècle. Il est attendu autour du 20 ou du 21 mai, a précisé à l'AFP la source parlementaire qui a souhaité garder l'anonymat.

À l'occasion de cette visite, le président birman devrait rencontrer Barack Obama à la Maison-Blanche. Celle-ci n'a pas souhaité commenter cette information, mais elle avait indiqué récemment étudier la possibilité d'une visite du président birman.

Ce voyage de Thein Sein constituera la première visite à Washington d'un leader birman depuis que Ne Win avait été invité en 1966 par le président Lyndon Johnson.

Autre étape dans la normalisation des relations entre les deux pays, un responsable du département d'État a annoncé jeudi que Washington allait assouplir son embargo de 1996 sur les visas américains accordés aux Birmans.

Fonctionnaires, policiers et même retraités pourront désormais obtenir des visas pour les États-Unis, a indiqué ce responsable, qui a souhaité garder l'anonymat.

«Clairement, beaucoup de gens dans ces secteurs contribuent maintenant au processus de réformes et ont besoin de s'y engager» par des visites aux États-Unis, a indiqué le responsable.

Des restrictions demeureront toutefois pour les visas de Birmans soupçonnés de violations des droits de l'homme.

Ces décisions des États-Unis reconnaissent «les importants changements opérés par le gouvernement birman et encouragent, poussent le gouvernement et la population birmane à continuer sur (ce) chemin», a-t-il ajouté.

Barack Obama s'est rendu en Birmanie en novembre, juste après sa réélection. Il avait alors loué la transition menée par le pays, mais également appelé de ses voeux d'autres réformes, notamment concernant les minorités ethniques.

Thein Sein s'est déjà rendu récemment aux États-Unis pour assister à l'Assemblée générale de l'ONU. Mais il n'avait à cette occasion participé qu'à des réunions à New York.

Depuis la dissolution de la junte en mars 2011, le gouvernement du président Thein Sein a multiplié les réformes, permettant notamment le retour au coeur du jeu politique d'Aung San Suu Kyi, élue députée lors de législatives partielles en 2012.

La visite du leader birman promet malgré tout d'être controversée après les violences de ces dernières semaines contre les musulmans Rohingyas.

Une récente campagne de l'association Human Rights Watch a accusé la Birmanie de «mener une campagne de nettoyage ethnique», affirmant qu'au moins 211 Rohingyas avaient été tués depuis juin 2012 et que des dizaines de milliers d'entre eux avaient été déplacés de force.