Les violeurs d'une étudiante dans un bus à New Delhi, morte samedi, ont tenté de l'écraser après l'agression, a rapporté mercredi la presse, citant un accablant rapport de police.

Le petit ami de l'étudiante, que les agresseurs ont battu à coup de barre de fer et jeté du bus après avoir plusieurs fois violé la jeune femme, a réussi à temps à la mettre hors de portée du bus, qui se préparait à l'écraser, selon le rapport de police de 1000 pages qui doit être présenté à la justice jeudi.

Selon plusieurs quotidiens et des chaînes de télévision, la jeune femme, morte samedi soir des suites du viol survenu le 16 décembre, a mordu trois de ses agresseurs pour tenter de leur échapper. Les morsures, ainsi que du sang, du sperme et des cheveux, de même que le témoignage du petit ami devraient servir de preuves contre les accusés, selon la presse et des sources policières.

Six personnes ont été arrêtées. Cinq hommes devraient passer en jugement jeudi pour meurtre et viol devant un tribunal ad hoc.

Le ministre de l'Intérieur, Sushilkumar Shinde, a indiqué mardi que les suspects encourent la peine de mort s'ils sont jugés coupables.

Le sixième accusé, qui aurait 17 ans, devrait être jugé par un tribunal pour enfants, mais il subit actuellement un examen osseux pour vérifier son âge, a déclaré mercredi à l'AFP un porte-parole de la salle de commandement de la police de Delhi.

«La femme et son ami ont été déshabillés et jetés hors du bus», a rapporté le quotidien The Indian Express. «Son ami l'a mise à l'écart lorsqu'il a vu que le bus faisait marche arrière pour l'écraser.»

Selon The Times of India, l'un des éléments d'accusation que compte présenter la police porte sur la destruction de preuves par le chauffeur du bus, qui a pris part au viol de l'étudiante: selon le rapport, il a tenté de laver le véhicule et a brûlé les vêtements arrachés à la victime.

La nature particulièrement violente de cette attaque a fait exploser la colère jusque-là contenue en Inde contre les agressions et viols commis en toute impunité dans ce pays.

Devant la vague d'indignation et de condamnations internationales, le premier ministre, Manmohan Singh, s'est engagé à alourdir les peines prévues pour les auteurs de crimes sexuels. Un groupe d'experts dirigé par un ancien président de la Cour suprême a été mis en place dans cette perspective.

Le secrétaire à l'Éducation, Shashi Tharoor, a ouvert mercredi un débat en proposant qu'une nouvelle loi réprimant plus sévèrement les agressions sexuelles porte le nom de la jeune étudiante en kinésithérapie.

Même si de nombreux éléments de sa vie personnelle et familiale ont été évoqués dans la presse, son nom n'a pas été dévoilé. «À moins d'une objection des parents, elle devrait être honorée et la loi contre le viol (devrait) porter son nom», a fait valoir M. Tharoor sur Twitter.

Les victimes de crimes sexuels sont d'ordinaire protégées par l'anonymat pour éviter qu'elles ou leurs proches soient ensuite stigmatisés.