Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a annoncé jeudi l'envoi «immédiat» d'une équipe humanitaire des Nations Unies dans le nord-est du Sri Lanka en se disant «très préoccupé» par la dégradation de la situation pour les civils après l'offensive des forces gouvernementales.

«J'ai l'intention d'envoyer immédiatement une équipe humanitaire de l'ONU dans la zone-tampon» où les civils fuient les combats, et qui est contiguë à celle encore tenue par les rebelles tamouls, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, en marge d'une réunion organisée à Bruxelles pour aider la Somalie.

«L'objectif de cette équipe humanitaire sera d'abord d'examiner la situation, de soutenir l'aide humanitaire et de faire tout ce qui est possible pour protéger la population civile», a-t-il ajouté.

«Il est essentiel que cette équipe soit autorisée à entrer dans la zone-tampon dès que possible et je demande au gouvernement du Sri Lanka d'apporter son plein soutien et son aide rapide» à cette mission, a ajouté M. Ban Ki-moon.

Un responsable de l'ONU au Sri Lanka avait auparavant qualifié de désastreuse la situation dans le nord-est de l'île, où les rebelles des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), encerclés dans un étroit périmètre, continuent d'opposer une forte résistance à l'armée du Sri Lanka, malgré les appels à déposer les armes.

«J'ai vu des enfants souffrant de dysenterie, des femmes et des enfants souffrant de malnutrition, des blessures mal soignées, et des gens portant les mêmes guenilles depuis des mois», a témoigné Neil Buhne, coordonnateur de l'aide humanitaire de l'ONU au Sri Lanka.

Le gouvernement sri-lankais empêche depuis des mois la plupart des agences humanitaires de travailler dans les régions du nord-est et a ouvert des camps pour les réfugiés qui fuient les zones de combats.

«Je suis très préoccupé par la rapidité de la détérioration de la situation au Sri Lanka», a ajouté M. Ban en soulignant que «trop de vies sont en jeu».

«J'appelle avec force le LTTE à déposer les armes et à faire tout son possible pour protéger les populations civiles. Tant de vies ont été sacrifiées, il n'y a pas de temps à perdre», a ajouté le secrétaire général de l'ONU.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a estimé jeudi que les combats entre rebelles tamouls et l'armée sri-lankaise avaient fait «ces derniers jours des centaines de morts et de blessés» parmi les civils dans la zone de conflit.