Cinquante-et-une personnes arrêtées mardi lors d'une opératation de police dans les milieux kurdes, ont été inculpées tôt samedi pour «appartenance à une organisation terroriste» par une Cour de Diyarbakir (sud-est) et incarcérées, a-t-on indiqué de source judiciaire.

La Cour a décidé de relâcher deux suspects, a-t-on souligné de même source sous couvert d'anonymat. Parmi les personnes inculpées figurent trois vice-présidents du principal parti kurde de Turquie, le Parti pour une société démocratique (DTP), accusé d'être lié aux rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit).

La police était intervenue simultanément dans 12 provinces, interpellant 53 personnes.

Selon les autorités, l'opération visait à démanteler les ramifications du PKK au sein d'organisations non-gouvernementales (ONG) kurdes et du DTP.

Les autorités auraient mis hors d'état de nuire un groupe, chargé de coordonner les attaques du PKK en Turquie, arrêtant ses huit dirigeants.

Vendredi, lors d'une deuxième vague d'arrestations, la police a arrêté une soixantaine de personnes notamment à Istanbul (nord-ouest), Ankara et Izmir (ouest), lors d'une opération visant encore le PKK.

Parmi ces personnes appréhendées figure Halil Aksoy, responsable à Istanbul du DTP.

Le PKK, répertorié comme une organisation terroriste par Ankara et la plupart de la communauté internationale, a pris les armes en 1984 contre le régime turc, un conflit qui a fait environ 45 000 morts depuis.

Si les rebelles du PKK opèrent principalement dans le sud-est du pays, à majorité kurde, ils ont perpétré plusieurs attaques à la bombe dans l'ouest.

Le DTP, qui détient 21 des 550 sièges au parlement turc, pourrait être interdit par la Cour Constitutionnelle, qui examine actuellement ses liens éventuels avec le PKK.