La Chine s'est engagée lundi à promouvoir les droits de l'Homme, dans le premier «plan d'action» dans ce domaine approuvé par le gouvernement, dont les médias officiels se sont faits l'écho.

«Le plan d'action national pour les droits de l'Homme» promet une meilleure protection légale et davantage de droits politiques, en reconnaissant que la «Chine est toujours confrontée à de nombreux défis et a une longue route devant elle dans ses efforts pour améliorer la situation des droits de l'Homme», selon l'agence Chine Nouvelle.

«Le gouvernement donne la priorité à la protection des droits du peuple à la subsistance et au développement et garantit légalement les droits de tous (...) à une participation égale et au développement», dit le texte publié moins de deux mois avant le 20e anniversaire de la répression sanglante des manifestations en faveur de la démocratie de la place Tiananmen.

«Le gouvernement et les départements gouvernementaux de tous niveaux seront responsables du plan d'action et le mettront en place activement», ajoute le texte de 52 pages qui passe notamment en revue les droits des handicapés, des femmes, des pauvres, des fermiers, des prisonniers.

Pékin n'a pas la même définition des droits de l'Homme que l'Occident -- une démocratie à l'occidentale -- et englobe des droits de base comme la nourriture, l'éducation, les soins de santé.

Le plan d'action réitère d'anciens engagements du régime communiste en faveur d'une plus grande expression du peuple: «l'Etat garantira les droits du citoyen à critiquer, donner son avis, se plaindre et accuser les organes d'Etat ou fonctionnaires».

En décembre, plusieurs militants chinois ont été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à célébrer le 60e anniversaire de la déclaration des droits de l'Homme, selon leurs proches.

Un certain nombre étaient signataires de la «Charte 2008», un texte appelant à des réformes démocratiques en Chine, qui venait d'être lancé.

La Chine est régulièrement critiquée par les organisations de défense des droits de l'Homme pour des violations dans ce domaine.

«Je ne vois rien (dans le plan) qui soit suffisant pour me convaincre que les choses vont changer», a affirmé à l'AFP, Joshua Rosenzweig de la Dui Hua Foundation, un groupe installé aux Etats-Unis.

Selon lui, Pékin a déjà promis des avancées en matière de droits de l'homme sans parvenir à appliquer certaines de ses propres dispositions légales.

Pour Phelim Kine, de l'organisation Human Rights Watch à Hong Kong, la non-participation des forces de police à l'élaboration du plan est «préoccupante».

«C'est une énorme faiblesse. Il faut qu'elles soient à bord si vous voulez que cela ait un sens», dit-il.

La police, mise en cause dernièrement pour des morts suspectes en détention, ne fait pas partie des organismes cités par les médias comme ayant participé à l'élaboration du document.