Le ministre de la Défense japonais a estimé jeudi que l'archipel pourrait être amené à se doter d'un satellite capable de détecter un départ de missile balistique, pour mieux réagir, notamment vis-à-vis de la Corée du Nord.

«Nous devrions étudier cette option» a déclaré Yasukazu Hamada, lors d'une réunion parlementaire au sujet du tir de fusée effectué dimanche dernier par les nord-Coréens.

Un groupe de travail dépendant du cabinet du Premier ministre japonais a préconisé récemment de concevoir des capteurs à rayons infrarouges ultra-sensibles qui permettraient de détecter «la mise à feu de missiles depuis l'espace».

Un tel système de détection rapide «nous donnerait un peu plus de temps pour réagir immédiatement après un lancement, j'en suis bien conscient», a ajouté le ministre.

Le Japon dispose d'une flotte de quatre satellites espions destinés à scruter la région, mais leurs capacités de recueil de données sont très limitées. La mise en place de ce premier dispositif spatial avait été décidée après les essais de missiles effectués en 1998 par Pyongyang.

Le Premier ministre Taro Aso a pour sa part réitéré jeudi sa demande d'une nouvelle résolution des Nations unies condamnant le dernier tir de fusée de Pyongyang, considéré par Tokyo comme un test de technologies de missile balistique.

«Nous voulons une résolution», a redit M. Aso, jugeant que tout autre type de document n'aurait pas la même valeur face à la Corée du Nord.

«Diverses négociations vont avoir lieu prochainement», a ajouté M. Aso, estimant toutefois difficile l'obtention d'un accord cette semaine entre les membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

Les Etats-Unis, les Européens et le Japon préconisent une condamnation ferme du tir nord-coréen par le Conseil de sécurité, au motif qu'il viole la résolution 1718 d'octobre 2006 interdisant à Pyongyang d'effectuer des tirs de missiles. Mais la Chine et la Russie sont réticentes à cette idée.