La Corée du Nord a menacé mercredi d'abattre tout avion espion américain qui violerait son espace aérien pour surveiller le lancement imminent de sa fusée, selon un communiqué officiel.

«Si les racketteurs impérialistes osent faire pénétrer des avions espions dans notre espace aérien, interférant avec nos préparatifs pour le lancement d'un satellite à des fins pacifiques, nos forces révolutionnaires les abattront sans pitié», a indiqué le communiqué relayé par la radio officielle.

Mardi, Pyongyang a affirmé que des avions espions américains avaient intensifié leurs vols dans le nord-est de la Corée du Nord, d'où le régime s'apprête à procéder au tir d'une fusée.

Sourde aux pressions d'une partie de la communauté internationale l'adjurant de renoncer à son projet, la Corée du Nord a annoncé qu'elle allait mettre en orbite entre le 4 et le 8 avril un «satellite de télécommunications» devant survoler le nord de l'archipel japonais.

Mais les Etats-Unis et leurs alliés asiatiques soupçonnent que ce lancement ne masque un tir expérimental de missile à longue portée Taepodong-2, censé pouvoir atteindre l'Alaska.

Les voisins de Pyongyang craignent une réédition de l'été 1998 lorsque le régime avait en lieu et place d'un «satellite» lancé un missile longue portée Taepodong-1 qui avait survolé une partie du Japon avant de s'abîmer dans le Pacifique.

Pyongyang avait provoqué une nouvelle crise internationale en tirant le 4 juillet 2006 - jour de la fête nationale américaine - sept missiles, dont un Taepodong-2. Ce missile avait explosé après 40 secondes de vol.

Le Conseil de sécurité de l'ONU n'en avait pas moins adopté à l'unanimité, le 15 juillet 2006, une résolution condamnant le Nord.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a prévenu mardi à La Haye qu'un tir aurait «des conséquences» au Conseil de sécurité de l'ONU.