Le gouvernement australien pourrait accepter, sur requête des Etats-Unis, l'installation en Australie de détenus libérés du centre de détention américain de Guantanamo mais seulement après une évaluation rigoureuse au cas par cas, selon une source officielle citée par la presse.

«L'Australie, ainsi que plusieurs autres pays, a été approchée pour étudier l'éventuel accueil sur son territoire de détenus de Guantanamo Bay», a déclaré un porte-parole du Premier ministre australien Kevin Rudd au journal australien The Weekend.

«Toute décision d'accueillir un individu en Australie sera prise sur la base du cas par cas», a-t-il ajouté, précisant que «toutes les personnes admises à venir en Australie devront remplir strictement les obligations légales et devront passer par les processus d'évaluation normaux et extrêmement rigoureux».

Le président américain élu Barack Obama a promis de fermer le centre de détention de Guantanamo Bay, situé dans une emprise américaine à Cuba, après sa prise de fonction en janvier, suscitant des questions sur que faire des 250 personnes, originaires de divers pays, encore détenues sans inculpation ni procès.

Une partie de ces prisonniers, qualifiés d'«ennemis combattants» et capturés depuis 2001 à travers le monde par les forces américaines et alliées au cours de ce que Washington a appelé sa «guerre contre le terrorisme», ne sont plus considérés comme une menace par les autorités américaines et pourraient être installés à l'étranger.

Certains pourraient vouloir rentrer chez eux. Mais d'autres risquent de nouvelles arrestations dans leur pays d'origine, ainsi que des tortures ou d'être incarcérés pour de longues durées.

L'Europe a réagi prudemment à l'idée d'accueillir d'ex-détenus de Guantanamo, certains pays en acceptant le principe, d'autres demandant une approche concertée de l'Union européenne, d'autres enfin en ayant d'ores et déjà rejeté l'idée.

Deux Australiens anciennement détenus à Guantanamo sont déjà rentrés dans leur pays: après cinq ans passés à Guantanamo, David Hicks, surnommé le «Taliban australien», a été reconnu coupable de soutien matériel au terrorisme et a purgé en Australie les neuf derniers mois de sa peine avant d'être libéré fin 2007. Un autre Australien, Mamdouh Habib, avait été libéré de Guantanamo sans inculpation en 2005.